Occitanie : Un habitant sur deux pratique au moins un sport nature

L'Espiguette en randonnée à cheval... Photo : Richard Sprang, Ouvert au Public - CRTL Occitanie.

C’est une étude de l’Injep qui fait du bien. Randonnée, footing, jogging, marche, nage en eau libre, etc., les sports nature sont en vogue. La liberté, l’autonomie. La sortie des confinements successifs participe de cette bouffée d’oxygène selon une étude.

Derrière ce mot fourre-tout, on parle souvent de sports de nature, (outdoor en anglais), “c’est toute activité sportive se déroulant en extérieur sans besoin d’équipement sportif spécifique et mettant à profit le milieu naturel au moyen éventuellement de quelques adaptations”, explique Bruno Dietsch, de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) dans son étude (1) qui décrit pratique et pratiquants de sports de nature en 2020, avec les derniers chiffres connus.

Une pratique stable selon une étude

Quels en sont les résultats ? D’abord, la moitié des Français ont pratiqué au moins un sport de loisir ou de nature (La liste ci-dessous). Et “les sports de nature les plus pratiqués sont en France : la randonnée, la course à pied et le vélo (…) Entre 2018 et 2020, la pratique des sports de nature est stable. Comme en 2018, en 2020 (hors confinement), 77 % des sportifs ont pratiqué au moins un sport ou loisir de nature au sens défini en annexe, soit 50 % de l’ensemble de la population (51 % en 2018). D’autre part, en 2020, parmi l’ensemble des sportifs, 48 % déclarent pratiquer leur activité principale en premier lieu en plein air (36 % en pleine nature et 12 % en nature urbaine).

Et  Bruno Dietsch de préciser que, les chiffres d’Occitanie cousinent ceux de l’Hexagone. “La pratique de sports de nature, avec 76 % des sportifs en général,  apparaît en progression, jusqu’à presque rejoindre le niveau national (77 %). Cela correspond à 48 % de l’ensemble de la population de cette région. En 2018 ces taux étaient de 71 % (resp. 46 %)”, détaille-t-il. quand aux sports de nature les plus pratiqués en Occitanie : “Ils sont les mêmes qu’au niveau national avec des taux légèrement inférieurs : 39 % de taux de diffusion de l’univers course et marche au sein de la population, 13 % pour le cyclisme et pour la natation (en incluant la piscine)”, confie encore Bruno Dietsch.

Une pratique un peu moins autonome en Occitanie

Avec une particularité dans notre région : “La pratique de sports de nature apparaît un peu moins autonome qu’au niveau national (attention ces données doivent être commentées avec prudence car concernant peu de répondants). 82 % des pratiquants réguliers de sports de nature en 2020 ont déclaré au moins une pratique autonome dans le cadre de leurs activités régulières (contre 88 % au niveau national).”

Ce n’est pas tout : 63 % de ces pratiquants en Occitanie ont au moins une pratique autonome parmi leurs activités de nature (contre 70 % au niveau national). Et 44 % font appel à un entraîneur ou un éducateur (même ordre de grandeur qu’au niveau national) pour au moins une de leurs activités sportives, fût-ce de façon ponctuelle. Enfin de l’ordre de 39 % d’entre eux pratiqueraient une de leurs activités sportives dans le cadre d’un club ou d’une association, l’ordre de grandeur étant de 30 % au niveau national.”

Course et marche à pied arrivent en tête

Parmi les enseignements à retenir de cette étude, dans les sports nature, course et marche sont les plus pratiquées par les Français (40 % et 41 %) ; la pratique de la natation, elle, a chuté de 17 % en 2018 à 13 % en 2020. “Une baisse qui a touché tant la pratique en piscine qu’en plein air. Probablement un effet de la crise du Covid”, note l’Injep. Dans le détail, la randonnée pédestre était l’activité de nature la plus pratiquée en 2020 (25 % de la population l’avait pratiquée au cours des douze mois précédents), suivie de la course à pied (16 %), de la natation (13 %), du vélo sur route (9 %) et du VTT (8 %).

70 % des pratiquants en dehors des clubs

Quant aux modes, la pratique autonome reste, en France, majoritaire et continue de progresser : seuls 30% des pratiquants d’un sport de nature le font dans le cadre d’un club (contre 41 % des pratiquants réguliers d’activités exclusivement en intérieur). Un pourcentage qui était de 37  % en 2018. Et seulement 13 % des pratiquants de randonnée pédestre font appel à un encadrement contre 75 % des cavaliers.

Seuls mais avec des “applications communautaires”...

Ces sports sont souvent pratiqués seul, “mais de plus en plus souvent avec des applications communautaires, même si leur usage reste minoritaire”, précise encore l’Injep. “En termes de sociabilité, en 2020, 45 % des pratiquants réguliers d’activités sportives de nature s’y adonnent en premier lieu seuls, les valeurs extrêmes pour les principales activités étant atteintes pour le footing (71 %) et pour le ski alpin (14 %), ce qui semble découler de la nature même de ces activités.”

Youtubeur, tutoriel sur le net…

Au-delà de la pratique autonome, en club ou dans une structure commerciale, d’autres formes de pratique assistée utilisant les technologies de la communication existent aujourd’hui, avec différentes applications comme Strava, Garmin Connect, etc. Ou en suivant les instructions d’un youtubeur (ex : Tibo Inshape…), ou encore en s’aidant d’une application non communautaire ou d’un tutoriel sur internet.

Sports de nature de prédilection en fonction des revenus

Chaque niveau de vie a son sport de nature de prédilection. Les activités les plus prisées par les membres de la classe moyenne inférieure et les bas revenus sont la randonnée (46 % des pratiquants de sport de nature de cette catégorie la pratiquent), le footing (31 %), la natation (en incluant la piscine, 20 %), le VTT (16 %) et le vélo (14 %). Mise à part l’interversion entre le VTT et le vélo sur route, le classement était le même en 2018.

Pour les hauts revenus et la classe moyenne supérieure, ces proportions sont de 57 % pour la randonnée, 31 % encore pour le footing, 23 % pour la natation, 21 % pour le vélo et 16 % pour le VTT ; on peut noter également que le ski alpin concerne 10 % de cette catégorie contre environ 3 % chez les revenus plus modestes.

Davantage l’équitation et la marche pour les femmes

Enfin, l’équitation et la marche sont davantage pratiquées par les femmes (71 % de femmes parmi les pratiquants) et le vélo davantage par les hommes. La marche nordique (62 %), la marche athlétique (57 %) ou la natation (53 %) sont les disciplines les plus féminines, tandis que le VTT (68 % d’hommes parmi les pratiquants) et le vélo (57 %) restent des activités plus typiquement masculines. En 2020 comme en 2018, les deux tiers des pratiquants de sports de nature âgés de moins de 40 ans pratiquent au moins trois activités sportives (de nature ou non). Ce taux avoisine 50 % chez les femmes et 47 % chez les hommes.

La pratique selon les âges compte aussi !

L’étude a aussi étudié la pratique en fonction des tranches âges. À chaque âge ses sports de nature : les Français de moins de 40 ans sont 59 % à pratiquer des sports de nature, les 40-59 ans 47 % et les 60 ans et plus 41 % (contre respectivement 57 %, 50 % et 44 % en 2018). Plus précisément, les moins de 40 ans sont surreprésentés dans des activités telles que l’équitation (77 % des pratiquants en 2020, 71 % en 2018), le footing (60 % des pratiquants en 2020, 56 % en 2018), le VTT (58 % en 2020, 50 % en 2018), le ski alpin (51 % en 2020, 48 % en 2018).

Les moins de 40 ans disposent, eux d’un “portefeuille de pratiques plus important et sont plus souvent omnivores : en 2020 comme en 2018, les deux tiers des pratiquants de sports de nature âgés de moins de 40 ans pratiquent au moins trois activités sportives (de nature ou non)”.

Olivier SCHLAMA

(1) DIETSCH B., 2021, Les sports de nature en France. Points de repère et tendances 2020, INJEP Notes & rapports/Note thématique.
(2) Liste des sports de nature. A savoir : en bleu les univers ou activités totalement inclus dans la liste des sports de nature, en noir, ceux partiellement inclus ; en rouge les univers ou activités totalement exclus.
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