Occitanie : La Région lance un inédit revenu écologique jeune

“Éco-anxieux”, les jeunes ont payé un lourd tribut à la crise. La Région Occitanie invente une aide de 400 € à 500 € mensuels en les aidant à financer la création d’une entreprise ou une formation. Cette aide complètera le futur revenu d’engagement annoncé par Macron et les autres aides de certains départements, comme la Haute-Garonne. Le but : que chaque jeune dispose d’un revenu décent d’au moins 1 000 € par mois. Par ailleurs, la Région propose à ses 230 000 lycéens de se former aux premiers secours gratuitement, de quoi sauver 2 000 vies.

Un revenu de 400 € à 500 € par mois et pour chaque jeune éligible de la Région Occitanie qui viendra compléter un “revenu décent” pour “cibler” in fine un revenu mensuel de 1 000 € par mois pour de nombreux jeunes d’Occitanie. Et ce, grâce à l’addition du futur revenu d’engagement annoncé par Macron et les différentes aides voulues et parfois lancées par les départements notamment, à l’image de celui de Haute-Garonne, comme Dis-Leur vous l’expliquait.

Habitat durable, emplois verts, agro-écologie…

Agnès Langevine. La vice-présidente EELV de la Région Occitanie. Ph. DR.

Baptisée Revenu écologique jeune cette aide de 400 € à 500 € financés par la Région concerneront, pour commencer, une cohorte pilote de 1 500 jeunes qui ont un projet de création d’entreprise et/de formation à financer. Dans des domaines et des métiers porteurs : “L’agro-écologie, la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’habitat durable, l’éco-construction, et des emplois verts, notamment pour les jeunes décrocheurs. C’est un dispositif unique en France qui illustre deux préoccupations majeures de la jeunesse : concilier la transition écologique et assurer un revenu décent à notre jeunesse”, a indiqué Agnès Langevine, vice-présidente de la Région Occitanie, lors d’un point presse précédant l’assemblée plénière de ce jeudi 21 octobre.

“répondre à l’éco-anxiété de la jeunesse plongée souvent dans la précarité…”

“Pour l’instant, nous faisons un test dans deux secteurs : l’agriculture et le BTP, très demandeurs. Mais d’autres secteurs seront vite concernés”, a précisé Carole Delga, présidente de la Région. Il s’agit en luttant contre la précarité de préparer “l’économie de demain”. Les conditions de vie de la jeunesse se sont davantage dégradées à cause de la crise sanitaire et la préservation de la planète fait partie de leurs priorités.

Carole Delga le jour de son investiture en séance plénière… Photo © Région OCCITANIE Pyrénées-Méditerrané DR

Carole Delga entend ainsi “répondre à l’éco-anxiété de la jeunesse plongée souvent dans la précarité. Quand on lit dans les conclusions d’enquêtes internationales que la jeunesse ne veut pas d’enfant par peur de l’avenir, cela nous interroge fortement (1). Ce revenu est un signal de confiance et d’espérance. Nous allons commander une étude – coût : 100 000 € – qui durera trois mois pour bien comprendre la mécanique “complexe” des aides.” Agnès Langevine prolonge : “Ce sera un différentiel, précisant que l’autre avantage de ce revenu écologique jeune sera d’ouvrir des droits en matière de santé, d’aide au logement, etc.”

Généralisation en septembre 2022

Pour l’heure, aucune projection n’est connue sur le nombre de jeunes potentiellement concernés ni sur l’enveloppe totale prévue par la région Occitanie. “Nous ferons appel à tout le maillage traditionnel en liaison avec les jeunes, à commencer par les missions locales pour toucher ces jeunes”, a complété Carole Delga. Ajoutant : “De décembre 2021 à janvier 2022, nous ferons réaliser cette étude juridique sur les compléments de revenu existants, avec analyse des dispositifs, notamment le revenu d’engagement en cours d’adoption ; début février 2022, nous adopterons la délibération sur les montants et les conditions d’attribution ; mi-février 2022, ce sera l’appel à candidatures auprès des jeunes. Nous pensons généraliser le dispositif en septembre 2022.””

En Occitanie, un habitant sur trois est âgé de moins de 30 ans, dont 230 000 lycéens, 260 000 étudiants et 40 000 apprentis. Selon l’Observatoire des inégalités, près d’une personne sur deux, en situation de pauvreté, a moins de 30 ans. avec un taux de pauvreté de 12,8 % chez les 18-24 ans, soit deux fois plus que la moyenne française.

Olivier SCHLAMA

  • (1) Carole Delga fait référence notamment à une étude scientifique du the Lancet Planetary.

“Sauver 2 000 vies par an…!”

La jeunesse, toujours, version santé, cette fois : “Nous allons faire le bien autour de nous en lançant la plus grande action de formation coordonnée d’un diplôme reconnu au niveau national, le PSC1, auprès de nos 230 000 lycéens d’Occitanie en les formant aux premiers gestes qui sauvent. C’est colossal. Ce sont des gestes qui sauvent des vies. On parle de pathologies graves comme des arrêts cardiaques…”, a expliqué Vincent Bounes, responsable du Samu toulousain et vice-président de la Région Occitanie. Cette formation aux premiers secours sera “gratuite” dès 2022 et offerte aux  bénéficiaires de la Carte jeune via laquelle ils pourront s’inscrire à la formation.

Pour le patron du Samu 31, cette mesure est vitale : “Vous connaissez le chiffre de survie à un arrêt cardiaque ? 3 % qui peuvent ensuite remarcher et parler. Notre but, c’est d’arriver à 20 %, voire 30 %, comme le font les pays scandinaves. Cette formation sera accessible dans les 13 départements de la région. Nous espérons des dizaines de milliers de jeunes formés dès cette année. Le but, c’est de sauver 2 000 vies par an en Occitanie. Peut-être un parent, un conjoint, un enfant… C’est un beau geste…”

Là aussi, c’est la Région Occitanie qui finance et qui lancera un appel à manifestation d’intérêt pour connaître les organismes de formation qui pourraient s’inscrire dans cette démarche.

O.SC.