Occitanie : Eaux de baignade, on frise l’excellence !

Beaucoup de progrès ont été réalisés : à peine 20 des 437 sites contrôlés par l’Agence régionale de santé posaient problème en 2020. Pour au moins une eau de qualité insuffisante.

Peut-on plonger en toute quiétude sanitaire cet été dans la Méditerranée ou faire trempette dans une piscine de votre camping favori ? Que ce soit en bord de mer, en rivière, lacs ou bases de loisir, l’Occitanie frise l’excellence en matière de qualité d’eaux de baignade. Et c’est une bonne nouvelle pour l’été !

L’Occitanie compte 2 500 établissements comptant au moins une piscine, soit environ 4 500 bassins qui sont soumis au contrôle sanitaire réglementaire de l’ARS, l’Agence régionale de santé d’Occitanie. En sont exclues, logiquement, les piscines des particuliers ou celles d’un établissement de santé à usage exclusivement médical.

Risques de noyade, intoxication, cyanobactéries…

Sont étudiés : les risques de noyade, intoxication, irritations de yeux, muqueuses, peau et appareil respiratoire dus aux produits chlorés et même les risques d’incendie et d’explosion. L’ARS réalise des analyses pour rechercher germes, notamment ceux qui génèrent des gastro-entérites, des dermatites ou la leptospirose (maladie infectieuse transmise par certains mammifères. Les analyses de l’ARS surveillent aussi la prolifération d’algues ou les cyanobactéries, nocives pour l’homme.

En 2020, 14 450 prélèvements

Sur un panel de 437 sites contrôlés régulièrement de juin à septembre – 153 sites en mer, 284 en eau douce – , seulement dix présentent, selon l’ARS, une qualité insuffisante où la baignade est déconseillée voire interdite. L’ARS a établi un bilan pour les 13 départements de l’Occitanie. En 2020, 14 450 prélèvements réalisés (21 000 en 2019), une baisse liée à la fermeture temporaire de certains sites, pandémie oblige, ont donné lieu à un recontrôle.

Méditerranée : eau de mer de très bonne qualité

En conclusion, en 2020, l’eau de mer sur les 230 km de littoral méditerranéen est de très bonne qualité conformément à la directive européenne 2006/7/CE. Sauf un site de “bonne qualité” : la plage du Foubourg à Port-Vendres dans les PO. C’est plus contrasté dans les lacs et rivières : 92 % des eaux de baignade en eau douce ont été classées excellentes ou de bonne qualité. Mais dix sites présentent, eux, une qualité insuffisante.

Photo : O.SC.

En Ariège, le système de contrôle concerne sept sites de baignade naturelle en eau douce. Tous d’excellente qualité dont, en 2020, un nouveau site avec des jeux gonflables a ouvert : Auaplaypark, à Saverdun tout comme le site artificiel du camping de la Besse à Camon, dont l’eau est, elle, qualifiée de “bonne qualité”.

Dans l’Aude, tous les sites sont qualifiés d’excellente qualité, en mer comme en rivière. Une situation lié notamment “à des des conditions climatiques très favorables durant l’été : absence de pluviométrie, de ruissellement et de contamination)”.

Deux sites fermés temporairement dans l’Aveyron

L’Aveyron est le département d’Occitanie qui dispose de l’un des plus grands nombres de sites de baignade (51). Et 90 % de ces sites étaient d’excellente qualité ou bonne en 2020. Au cours de cette saison estivale, deux sites ont fait l’objet d’une fermeture temporaire : le camping de Valdesaures et la Gravière). À noter “un léger développement récurrent de cyanobactéries planctoniques (algues microscopiques potentiellement toxiques) sur quelques plans d’eau nécessitant de maintenir la vigilance”, souligne l’ARS.

Excellente qualité dans le Gard sauf quelques sites

Sur les 12 km de littoral du Gard, au Grau du Roi, l’eau est “d’excellente qualité”. Précisons que l’ARS a relevé sur deux sites Rive Droite et Boucanet deux mauvais résultats sans donner lieu à des interdictions de baignade, En rivière ? Pour les 72 sites, l’ARS l’affirme : 90 % sont de “bonne” ou “d’excellente qualité”. Trois sites sont de “qualité insuffisante” : Le Gouffre Mourier, à Lasalle (la Salindrenque) ; le Plan d’Eau à Aulas (le Coudoulous) ; et Aire de Loisirs à Aumessas (l’Albagne).

Dans le massif du Caroux. Photo : Olivier SCHLAMA

Un tel classement interdit la baignade pour les saisons suivantes, “sauf si les mesures de suppression ou de réduction des pollutions” sont suffisantes. Ce n’est pas tout : bonne nouvelle, le site le Mouretou sur la commune de Val d’Aigoual, en “qualité insuffisante” à l’issue de la saison 2017, confirme son retour en qualité “bonne” grâce aux actions de la municipalité qui évite provisoirement les rejets d’eau usées en amont. Mais reste suspendu “à la mise en oeuvre d’une solution pérenne”.

Quelques mauvais résultats ponctuels

Ce n’est pas tout. Quelques mauvais résultats ponctuels ont été accompagnés d’interdiction temporaire de baignade, toujours dans le Gard, sans engendrer de classement non conforme : La Passerelle de Carmignan, à Bagnols, sur la Cèze ; La Plage du Sautadet, à la Roque-sur-Cèze ; et le Mouretou, à Val d’Aigoual (Hérault). Par ailleurs, le contrôle sanitaire a été définitivement stoppé sur le site Bonicoli à Fournès (Gardon) en raison d’interdiction de baignade pour motifs de sécurité. Enfin, la présence de cyanobactéries benthiques a été suspectée dans le cas d’intoxication de chiens (bassins versants de l’Ardèche et du Gardon de Saint-Jean), sans avoir pu être confirmée.

Haute-Garonne : seuil de vigilance pour cyanobactéries

La piscine de Saint-Lary (Hautes-Pyrénées). Photo : Olivier SCHLAMA

En Haute-Garonne, sept sites de baignade sont classés en “excellente qualité et en bonne qualité”. Deux sites n’ont pas été contrôlés : le lac de l’Orme blanc (Caraman) fermée en 2020 et la nouvelle baignade sur le plan d’eau des Sesquières (Toulouse) déclarée pour la première fois à l’Union européenne. Sur ce dernier, on note trois épisodes de bloom de cyanobactéries atteignant le seuil de vigilance de 20 000 cellules/ml sans conduire à la suspension de baignade qui est à 100 000 cellules/ml).

Gers, Hérault : une eau d’excellente qualité

Dans le Gers, on compte douze zones de baignade, dont six lacs. En 2020, deux sites n’ont pas souhaité rouvrir : l’Aquapark à l’Isle-Jourdain et le lac de Saint-Cricq à Thoux. Par ailleurs, deux sites, Saint-Clar et Bretagne d’Armagnac ont “basculé dans une nouvelles réglementation baignades artificielles qui nécessite un suivi renforcé”, non évoqué dans le bilan de l’ARS dont le contrôle a donc porté sur huit sites “d’excellente qualité”. L’ARS pointe une “problématique inhérente aux lacs gersois : l’insuffisance de la transparence de l’eau pouvant présenter un risque pour la sécurité des baigneurs”.

L’Hérault est le département d’Occitanie proposant le plus de sites de baignade. Ses 67 sites sont classés “d’excellente qualité”. En ce qui concerne ses 43 sites en eau douce, elle est “satisfaisante”. C’est une moyenne (32 sont d’excellente qualité, six en bonne qualité et 2 en qualité suffisante : Moulin de Brunan et Plan d’eau du Bouloc).

Lot : deux sites posent problème

Dans le Lot, notons deux sites de qualité insuffisante : Cahors-Plage et Saint-Cirq-Lapopie, si chère à Macron. “Globalement la qualité des eaux de baignade y sont de bonne qualité et stable“, dit l’ARS.

Lozère : trois sites de qualité insuffisante

En Lozère, 23 % des sites de baignade (70 %) sont d’excellente qualité. Mais trois sites passent en qualité insuffisante, ceux du Pont de Saint-Hilaire-de-Lavit où il y eut une très forte contamination en entérocoques en 2017 et une présence plus faible mais continue les saisons suivantes. Il ya aussi les sites du camping municipal et du point de l’Horloge sur la commune de Pont-de-Montvert-Sud-Mont-Lozère (casse d’une canalisation d’eaux usées) pour lesquels une très forte pollution en 2018 ainsi que des valeurs relativement élevées en entérocoques ces dernières années expliquent ce déclassement.

Dans les Hautes-Pyrénées, le seul site de baignade naturelle est d’excellente qualité. Le département propose aussi deux autres sites, artificiels, qui font l’objet d’une surveillance hebdomadaire : Les Ocybelles à Nestier et le Lagon du camping Monlôo à Bagnères de Bigorre.

P.-O. : Tous les sites OK mais hausse des alertes

Dans les Pyrénées-Orientales, 98 % des eaux de mer sont d’excellente qualité (50 des 51 sites recensés, le 51e est de bonne qualité). “Cependant, on constate une augmentation des alertes sanitaires ponctuelles qui témoigne du besoin de maintenir un haut niveau de vigilance pour maintenir la protection des baigneurs”, indique l’ARS qui constate “une amélioration des eaux des sites en eau douce” (…) Cinq des sept sites suivis se maintiennent en excellente qualité. Avec une amélioration au camping le Canigou à Espira de Conflent (d’insuffisante à suffisante). Enfin, le site de la plage de la Crouste à Canet-en-Roussillon est toujours interdit à la baignade “pour raisons sanitaires”.

Il existe treize sites de baignade dans le Tarn. Moitié en eau rivière (sur le Tarn et le Viaur), à moitié sur des plans d’eau. Deux sites ont vu la qualité de leur eau dégradée à Lo Capial à Saint-Juéry et le barrage de la Roucarié à Almayrac. Dans l’ensemble on note une stabilité des eaux de baignade dans le Tarn variant de bonne à excellente qualité.

Quant au Tarn-et-Garonne, il bénéficie d’eau de baignade de très bonne qualité, toujours selon l’ARS.

Olivier SCHLAMA

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