Occitanie : Le cancer du col de l’utérus au défi du dépistage et de la vaccination

La Semaine européenne du dépistage du cancer de l’utérus débute. L’ARS et l’Assurance maladie alertent sur le trop faible taux de dépistage et promeuvent la vaccination des adolescents et des adolescentes.

Les chiffres sont implacables : “On enregistre 3 000 nouveaux cas chaque année faisant 1 100 morts par an : le cancer du col de l’utérus est le 12e cancer le plus fréquent chez la femme en France”, explique Agathe Dumas de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie. Et le message est clair : “Notre but, dans le cadre de la 16e Semaine européenne du cancer du col de l’utérus, c’est de sensibiliser davantage à un dépistage régulier. Il faut savoir qu’au cours de leur vie, 70 % des femmes et des hommes, auront été en contact avec le papillomavirus humain (HPV), à l’origine de ces cancers de l’utérus. C’est une prévalence très forte. Il est aussi aussi responsable aussi de lésions (pré)-cancéreuses ORL, du pénis et de l’anus.”

Vaccin proposé aux adolescentes et aux adolescents

Pour cela, l’ARS a “deux leviers”, le premier c’est la prévention avec le vaccin anti-HPV que l’on propose “autant aux garçons qu’aux filles, de 11 ans à 14 ans, avant leur entrée dans leur vie sexuelle. Avec un rattrapage possible à 19 ans”. Le second, c’est bien sûr le dépistage du col de l’utérus, ce que l’on appelait le frottis. “C’est préconisé tous les trois ans pour les femmes de 25 ans à 29 ans puis pour celles de 30 ans à 65 ans tous les cinq ans”, précise Agathe Dumas.

Taux de dépistage faible

Le taux de dépistage est actuellement trop faible, à peine une femme sur deux accepte de se faire dépister (51,53 %) dans l’Hérault, par exemple. C’est peu ou prou le même constat dans les autres département d’Occitanie (voir la carte à la Une), loin de l’objectif national de 80 % espéré par les autorités sanitaires qui veulent donc le booster. Pour cela, explique Valérie Tchen-Fo, de l’Assurance maladie, “on organise des journées de sensibilisations en milieu hospitalier ou en cliniques privées. On en profite pour leur proposer une mammographie.”

“Une femme de plus de 50 ans et/ou qui se trouve dans une situation sociale défavorisée…”

Le portrait-type de la femme à dépister ? “C’est une femme qui a plus de 50 ans et/ou qui se trouve dans une situation sociale défavorisée ; qui est parfois déjà malade et atteinte d’une ALD (affection de longue durée) ou un handicap ou une obésité. Nous avons un plan d’actions aussi pour tous les publics, et pour que les médecins généralistes soient également sensibilisés.” Les associations spécialisées sont aussi sollicitées.

Gratuit et pris en charge à 100 %

Le Docteur Guy du Centre régional de dépistage des cancers (CRCDC) dit : “C’est en 2018 que le ministère de la Santé a lancé un plan national de dépistage. En 2021 seulement 143 000 femmes avaient été dépistées sur le plan national au sujet du cancer de l’utérus. Il faut rappeler que ce dépistage est gratuit et pris en charge à 100 %, et qu’il n’y aucune avance de frais. On peut se faire dépister par son médecin généraliste, son gynécologue, une sage-femme ou dans certains laboratoires.”

Une étude probante publiée dans The Lancet

Comme le prouve une étude publiée le 3 novembre 2021 dans la prestigieuse revue The Lancet, les cas de cancer du col de l’utérus ont sensiblement baissé parmi les femmes britanniques ayant été vaccinées contre l’infection au papillomavirus, à l’origine de cette forme de cancer, sexuellement transmissible. De nombreux pays ont engagé des campagnes de dépistages et de vaccination auprès des adolescents et adolescentes.

Pourtour méditerranéen

En 2018, par rapport à la moyenne nationale, le nombre de nouveaux cas était particulièrement élevé sur le pourtour méditerranéen (Des Bouches-du-Rhône à l’Hérault). Dans le monde, le cancer du col de l’utérus avait causé 311 000 décès cette année-là, essentiellement dans les pays à bas revenus, avec près de 600 000 nouveaux cas annuels. Ce qui en fait le 4e cancer le plus fréquent chez la femme, selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé.

Olivier SCHLAMA

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