Nautisme : Spotyride, 2 000 spots à portée de clics et de glisse

Même sur le lagon de Huahine, en Polynésie française, on peut trouver son spot favori sur Spotyride ! Photo : Olivier SCHLAMA

Ex-champion du monde de wakeboard, personnalité reconnue dans le monde de la glisse, Philippe Sirech a créé avec son épouse un guide numérique gratuit, Spotyride, une véritable vitrine à partir de laquelle on peut réserver son activité. Installée à Montpellier, la start-up accompagne l’engouement pour les activités nautiques.

De Toulouse à Montpellier en passant par les USA où il a vécu quatre ans, la glisse ne l’a pas quitté. Philippe Sirech, 54 ans, a commencé très tôt à rider : “À trois ans, dit-il, je dévalais les pistes de ski où mon père était moniteur ; puis, ensuite, je suis passé au ski de bosses, notamment, à Saint-Lary (Hautes-Pyrénées) et au moto cross. Et aussi au ski nautique l’été…” Autant de disciplines où Philippe Sirech tutoiera les sommets.

Championnat d’Europe de wakeboard à Toulouse

Sans oublier un nombre incalculable d’événements et de compétitions qu’il a organisés, comme le premier Championnat d’Europe de wakeboard à Toulouse en 1999. Le but principal de ce sport est de retrouver des sensations de glisse comparables à celles des sports en vogue à cette époque (skateboard, windsurf, surf…) sans avoir besoin de conditions météorologiques particulières (vent, houle, etc.)

Il commence par un guide papier

Philippe Sirech n’en est pas à son coup d’essai. Depuis 2013, il gère, d’abord édité sur papier, désormais en version numérique, un magazine spécialisé, Unleashed wakeboard magazine. “J’en avais profité pour tester l’idée : sortir un guide mondial des spots de wake dans le monde avec plus de 600 structures ; je suis passé ensuite donc en version numérique interactive avec Google où toutes les données étaient consultables directement par l’internaute. Un succès ! On a eu à l’époque plus de 150 000 connexions en trois mois ! Depuis, le nombre de structures a au moins doublé…”

Déjà 2 000 sites référencés dans 30 pays

Photo : Spotyride.

Il n’en fallait pas plus à ce quinqua à l’énergie débordante pour créer une solution qui s’arrache : Spotyride (sept salariés), créée avec son épouse, Montpelliéraine, Sophie Sirech-Combettes. C’est une application, gratuite pour les utilisateurs, qui recense tous les professionnels du nautisme. Quelque 2 000 sites y sont référencés dans 30 pays. Mer, lacs, rivières… Mais le potentiel est bien plus vaste : on compte 160 000 structures nautiques dans le monde et 27 millions de pratiquants identifiés, dont au moins 3 millions dans l’Hexagone. des chiffres en constante hausse.

Bientôt les avis des utilisateurs

Intuitive, l’appli est d’une utilisation enfantine. Plus rapide qu’une question sur un moteur de recherche, Spotride, accessible 24 heures sur 24 heures, donne des infos actualisées des structures qui ont bien voulu y être recensées. Trois clics plus tard, apparaît la liste des structures demandées, le kayak de mer, à Sète, par exemple, avec quelques mots de présentation ; les services proposés associés ; la saisonnalité (marqué d’un point orange). Et bientôt on aura accès aux avis des utilisateurs. Sans oublier un point météo. Et évidemment un contact.

C’est aussi une solution pour acheter directement et très facilement via notre appli les heures de location ou d’activité”

Philippe Sirech

“C’est aussi une solution pour acheter directement et très facilement via notre appli les heures de location ou d’activité, via un module de paiement reconnu stripe.” Le professionnel du nautisme n’a donc rien à faire. Si la solution est gratuite pour l’utilisateur, elle est modérément payante pour le professionnel. “Etre recensé chez nous est gratuit mais dès lors que le professionnel veut pouvoir mettre ses infos à jour, il doit s’abonner pour 9 € par mois”, précise Philippe Sirech, dont la start-up peut accompagner également les structures dans leur développement, y compris médiatiquement, moyennant finances.

Trois millions de connexion en juillet

Le lagon de Huahine, Ph. O.SC.

“L’année dernière, nous avons lancé nos premières solutions commerciale.” Depuis cette année 2021, Spotyride est une vraie vitrine : on peut réserver et payer son activité chez un professionnel. L’engouement est exponentiel : “L’été 2020, nous avions eu 3 millions de connexions, autant que ce mois de juillet 2021, avec plus de 50 000 utilisateurs de plus chaque mois.”

“Depuis le covid-19, l’engouement pour les sports nautiques n’a fait que grandir. C’est sans doute davantage.” Et ça ne fera que grimper. De nombreux élus de nos côtes françaises n’ont-ils pas cessé d’en demander et finalement obtenu leur réouverture il y a dix-huit mois alors que nous étions en plein confinement, comme Dis-Leur vous l’a expliqué ? “En tout cas, nous sommes prêts pour l’après-crise”, confie Philippe Sirech.

Conquérir le Sud de l’Europe

Spotride est abrité au Bic de Montpellier l’un des sanctuaires de start-up de la région. Mais pourrait bientôt déménager sur la côte basque, à Hossegor ou Anglet où se trouve, notamment la Fédération de surf et l’association des professionnels de la glisse, Eurosima, dont fait partie Philippe Sirech. “Notre ambition, c’est de grandir et de devenir incontournable. Or, s’installer sur la côte basque a un atout : nous sommes proches du Sud de l’Europe, du Portugal, de l’Espagne et du Maroc”, terres d’élection de la glisse moderne. Une fois que le covid aura enfin glissé sur nos existences.

Olivier SCHLAMA

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