Nature : Des drones pour effaroucher les loups ?

Le Loup, de retour en Occitanie depuis une vingtaine d'années. Photo D.-R.

“L’utilisation de drones pour effaroucher les loups lorsqu’ils s’approchent des troupeaux apparaît être pour la CR une réelle opportunité, porteuse de promesses de résultats”, affirme le syndicat agricole dans un communiqué.

La Coordination rurale (CR) pense qu’une expérimentation de ces drones sentinelles doit être lancée rapidement, et elle félicite en cela l’initiative de la région Auvergne-Rhône-Alpes (où vivent 80% des “grands canidés” de l’hexagone, NDLR). La CR “appelle toutes les collectivités locales confrontées aux grands prédateurs à expérimenter elles aussi ce nouvel outil, à l’image de cette région, car plus il y aura d’essais, plus nous connaîtrons ses capacités.”

Des drones à vocations multiples

Selon le syndicat, “le coût d’un tel dispositif ne devrait pas être un frein, au regard de ce que coûte le loup en France : environ 80 000 euros par animal et par an. De plus, les applications de ces drones pourraient ne pas être limitées à la seule protection des troupeaux. Pourquoi ne pas envisager des utilisations dans les domaines comme le secours aux personnes, ou encore la surveillance des incendies ?”

Il existe huit zones de présence permanente (ZPP) en Occitanie. Photo D.-R.

La CR juge cependant ecte solution provisoire : les drones représentent un espoir mais, affirme la Coordination, “la seule solution d’avenir serait de déclasser le loup et de le confiner dans les zones sans activité humaine.”

Pour Alain Pouget, représentant de la CR au Groupe National Loup (*) : “Dans l’urgence, il faut trouver des moyens de protéger efficacement nos animaux. Si cela doit passer par le déploiement de drones, alors essayons et mettons toutes les chances de notre côté en les testant à grande échelle, avec l’appui du plus grand nombre de régions possible.”

Huit zones de présence du loup en Occitanie

Selon l’Office français de la biodiversité (voir le site de l’OFB), la région Occitanie compte actuellement huit Zones de présence permanente du loup (ZPP) réparties du Massif Central jusqu’à l’est de la chaîne des Pyrénées (essentiellement, Lozère, Aveyron, Pyrénées-Orientales, Ariège). Les premiers indices collectés par le réseau Loup-Lynx datent de la fin des années 90 et, toujours selon l’OFB : “à ce jour, il n’y a pas eu de reproduction détectée sur la région, malgré plusieurs opérations de suivi par hurlements provoqués (**), sur la zone pyrénéenne et, plus récemment (2014-2017) sur la ZPP Aubrac.”

En plus des loups, l’Occitanie a la spécificité de compter la majorité des effectifs de la population française d’ours bruns. Plusieurs secteurs du massif pyrénéen sont ainsi concernés par la présence des deux prédateurs.

Philippe MOURET

(*) Le Groupe National Loup, créé en 1998 par le ministère de l’environnement et le ministère de l’agriculture (1), est une instance informelle de concertation et d’information qui rassemble, sous la présidence du ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables et en collaboration étroite avec le ministère de l’agriculture et de la pêche, les représentants de toutes les parties impliquées dans la mise en oeuvre de la politique publique de protection du loup. Les défenseurs du loup juge cette istance fort peu utile…
(**) Il s’agit de provoquer, par simulation de leurs hurlements, la réponse des loups. “Dans de bonnes conditions, précise l’OFB, une oreille avertie identifiera les louveteaux qui hurlent dans des tonalités très différentes des adultes. L’objectif est ainsi de confirmer la reproduction…”

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