Millésime Bio : A la découverte d’un univers en expansion

Le Mondial du von bio, c'est à Montpellier, Parc des expositions. Photo ©Sudvinbio

Pour sa 26e édition, le Salon prend une nouvelle ampleur en ouvrant un hall supplémentaire, afin d’accueillir des exposants toujours plus nombreux et les 6000 acheteurs professionnels attendus.

L’automobile a son “Mondial”, le vin bio aussi et c’est à Montpellier : 1200 exposants, venus de 22 pays, au Parc des Expositions. Une bonne façon de se faire une idée plus précise de la « planète vins bio ». Et plus que jamais, Millésime Bio se veut le rendez-vous d’affaires incontournable de la filière, avec des producteurs issus d’Europe mais aussi du Nouveau Monde (Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud, Chili, Argentine).

L’Occitanie, première région productrice

Un marché d’affaires, mais aussi pour déguster et rencontrer… Photo ©Sudvinbio

“L’univers des vins bio est en pleine expansion et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter ! Au niveau mondial, plus de 1 milliard de cols seront consommés annuellement à partir de 2022. La filière française quant à elle s’est structurée pour répondre à cette demande, et la forte reprise des conversions depuis 3 ans permet d’équilibrer le marché” assure ainsi Patrick Guiraud, le président de SudVinBio, l’association interprofessionnelle de la viticulture biologique.

Si le pari n’était pas évident lors du lancement de l’événement, voici 26 ans, il s’est avéré judicieux. Et cette année, Patrick Guiraud peut se vanter de diriger l’association phare d’une Occitanie qui est la “première région française productrice de vin bio et qui totalise 7% du vignoble bio mondial.” Avec un partenariat essentiel :  “Je tiens à remercier tout particulièrement la Région Occitanie pour l’organisation des conventions d’affaire et pour son soutien financier, permettant un rayonnement mondial de cet événement.”

l’enjeu apparaît évident à Carole Delga, présidente de la Région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée : “Si la Région arrive bien en tête de la viticulture française avec 36,5% des surfaces et près de 1800 producteurs, nous sommes tous conscients de la nécessité de poursuivre les efforts tant en terme de conversion des terres que d’innovation et de stratégie commerciale offensive. Pour répondre aux enjeux que connait la filière, la Région Occitanie a mis en place, à travers son plan Bi’o 2018-2020, différents dispositifs d’accompagnement de la filière bio qui profitent à la viticulture engagée dans la démarche…” souligne-t-elle.

Une place pour les autres alcools bio

De nombreuses conférences techniques figurent au programme des trois jours du salon. Mais si l’aspect économique et technique est central, c’est aussi l’occasion pour les visiteurs de venir déguster et rencontrer les producteurs. « J’ai découvert le salon l’an dernier en y faisant de belles rencontres. L’ouverture aux boissons alcoolisées m’intéresse fortement pour étoffer mon rayon spiritueux », explique Christophe Plannel, caviste à Toulouse.

En effet, cette année pour la première fois, le salon ouvre ses portes aux producteurs, metteurs en marché et acheteurs des autres boissons alcoolisées bio. Pour cette édition 2019, 14 stands seront ainsi dédiés aux cidres, bières et spiritueux bio. Pour cette première, un espace spécifique accueillera 14 exposants français, italiens, belges, néerlandais, et irlandais qui y présenteront leurs autres boissons alcoolisées.

L’exemple de l’appellation Fitou

L’appellation Fitou, un terroir engagé dans le bio. Photo D.-R.

L”Occitanie est ainsi résolument engagée dans le bio. Et l’exemple vient de loin. Par exemple de l’appellation Fitou, la plus ancienne en vin rouge du Languedoc, qui est engagée dans la viticulture bio avec 9 domaines certifiés agriculture biologique (AB) et 7 en conversion. Ces derniers devraient obtenir le label d’ici 2019 à 2021, conformément à la période de transition de trois ans obligatoire. Et le phénomène s’étend à présent à d’autres démarches agro-environnementales à l’instar de la Haute valeur environnementale (HVE) choisie par le Domaine de La Rochelierre en 2018. Toutes démarches vertes confondues, ce sont donc 23 caves particulières et les trois caves coopératives du vignoble du Fitou qui sont porteuses d’une « conscience citoyenne et écologique ».

Cet engagement bio n’est pas récent puisque les premières certifications remontent au début des années 2000 à l’instar du domaine de la Garrigo converti au bio à la fin des années 90 et labellisé en 2011, ou du domaine de Rolland à Tuchan. Le vigneron Louis Colomer est passé au bio il y a une vingtaine d’années pour ne commercialiser ses premières bouteilles sous label AB, qu’en 2008.

“Un signe de la dynamisation”

« Aujourd’hui, plus de la moitié des exploitations Fitou sont engagées dans une démarche verte. C’est un signe de plus de la dynamisation de cette appellation qui après avoir modernisé ses vins avec des profils plus gourmands depuis les cinq dernières années, est en train de moderniser ses pratiques agricoles », se félicite Alban Izard, le responsable communication du syndicat du cru, vigneron au Domaine de Lerys.

« Etre en bio est une force pour les Fitou. C’est adapté à notre terroir et au climat méditerranéen relativement sec et venté de notre vignoble sur ses deux façades maritime et montagne, ce qui rend ce mode de culture intéressant pour lutter contre les maladies et les adventices », souligne-t-il.

Philippe MOURET