Livres : Un prix Goncourt toulousain à Brive et des BD à Colomiers

La Bande dessinée sera en vedette à Colomiers, du 15 au 17 novembre. Photo ©Mairie de COLOMIERS

Jean-Paul Dubois, prix Goncourt pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (éd. L’Olivier) est annoncé à Brive en Corrèze. Il sera au cœur d’un grand entretien programmé dimanche à 15h30 Espace Jean d’Ormesson, au Théâtre. Et ce n’est pas le seul lauréat des grands prix d’automne à fouler les allées de la Foire… La semaine suivante, c’est la Bande dessinée qui sera en vedette, à Colomiers (Haute-Garonne).

Un peu plus de 200 km en ligne droite vers le nord, par l’A20… De Toulouse, il faut à peine plus de deux heures pour se rendre à Brive-la-Gaillarde, en Nouvelle-Aquitaine voisine, où se tient ce week-end la 38e Foire du Livre de Brive. De vendredi 8 au dimanche 10 novembre, l’événement est placé sous la présidence du journaliste Eric Fottorino (Le 1, Zadig).

“Un président curieux et soucieux de raconter…”

« J’espère que des visiteurs qui seront venus à la Foire sans trop savoir ce qu’ils y cherchaient auront trouvé une raison d’ouvrir un livre, un journal, de voir un film, d’aller au-delà de centres d’intérêts habituels. L’idée n’est pas simplement d’avoir appris quelque chose mais d’éprouver des émotions, d’être surpris », a déclaré Eric Fottorino lors de son récent passage à Brive.

Présenté par les organisateurs comme un “président curieux et soucieux de raconter l’actualité sous le prisme de l’inactualité”, Eric Fottorino a composé un programme qui lui ressemble. Riche et éclectique, il va ainsi décliner plusieurs thématiques. Le journalisme d’abord et notamment ses nouvelles frontières tracées avec Bruno Patino, Martine Laroche-Joubert et Anne Nivat.

La rencontre intitulée Quand le papier résiste réunit, elle, Aurélien Bellanger, Irène Frain et Anne Nivat. La programmation, qui met à l’honneur le cinéma de Costa-Gavras ainsi que les différents visages de Romain Gary, va aussi faire la part-belle à l’éducation et aux enfants pas comme les autres avec Céline Alvarez et Christophe André.

Jean-Paul Dubois, du Stade Toulousain au Prix Goncourt

Jean-Paul Dubois, le toulousain, Prix Goncourt 2019 est à Brive. photo Droits Réservés

L’autre grand nom de ce rendez-vous, c’est le tout nouveau Prix Goncourt, le journaliste et écrivain toulousain Jean-Paul Dubois. C’est pour son 22e ouvrage, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon (éd. L’Olivier) que Dubois a été couronné, dès le deuxième tour de vote (en devançant Amélie Nothomb). Il y raconte la vie de Paul Hansen qui purge depuis deux ans une peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Patrick Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre. Dans six mètres carrés, la promiscuité entraîne parfois aux confidences. L’histoire d’une vie…

C’est aussi une partie de sa vie que Jean-Paul Dubois, né à Toulouse en 1950 et où il vit toujours, avait raconté dans le magazine L’Equipe sous le titre Un jeu de l’enfance, pendant toute une vie, republié par L’Equipe à l’occasion de son prix.

Parmi les autres invités (nombreux) on trouve également un autre journaliste, Jean-Michel Aphatie pour son dernier livre, Mon service militaire (Flammarion), dans lequel le journaliste raconte le déroulement de son service militaire. Après diverses tentatives d’y échapper, il intègre une caserne de Cherbourg, un matin de 1978…

Le programme complet sur le site de la Foire http://foiredulivredebrive.net/

Colomiers, capitale de la BD internationale

La très belle affiche du Festival, signée Antoine Maillard, fraîchement diplômé des arts décoratifs de Strasbourg

La semaine suivante, du 15 au 17 novembre, c’est la bande dessinée qui sera à l’honneur, en Occitanie cette fois, à Colomiers (Haute-Garonne). Au programme : expositions, spectacles, ateliers, rencontres avec les auteurs, animations et plein d’autres surprises… 80 éditeurs et plus de 150 auteurs seront présents tout le week-end (voir le site officiel).

“Cette année la veine internationale du festival est à nouveau affirmée. Des auteurs et autrices venus des États-Unis, de Suède, du Japon, d’Angleterre ou encore du Québec seront présents (…) D’ailleurs, nous sommes très fiers de présenter la première exposition monographique de Charles Burns (*) dans un centre d’art. Il est actuellement l’un des auteurs majeurs du 9e art et le fait que nous soyons en mesure de monter de telles expositions souligne la très bonne réputation dont jouit le festival dans les milieux professionnels” souligne à ce sujet Karine Traval-Michelet, maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse-Métropole.

Projection, expos, déambulation…

Parmi les événements à suivre, la projection du film d’animation J’ai perdu mon corps,  récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la Critique au festival de Cannes, le Grand Prix et le Prix du Public au festival d’Annecy. Avec la venue de Quentin Reubrecht, le storyboarder animatique. Rendez-vous au Cinéma Le Central pour découvrir ce film poétique déjà considéré comme un des grands favoris pour la prochaine sélection des César.

Une autre découverte : Depuis trois ans, dix fresques ont été réalisées dans différents quartiers de la ville, dans une démarche globale qui entend développer des projets culturels en lien avec les habitants des quartiers dits “prioritaires.” L’idée, ici, “n’est pas d’être dans la fresque monumentale, mais de concevoir des réalisations à échelle humaine, pour provoquer la rencontre, l’échange entre l’artiste et les habitants”, expliquent les organisateurs. Face au succès des premières éditions, ce projet se prolonge en 2019, avec deux nouveaux artistes dont l’esthétique est en lien avec la ligne artistique du festival BD : Soia et Matthias Picard

Le livre, un secteur “particulièrement dense”

A noter, enfin, que cette année, l’opération All you need is Lire permet au festival de rayonner à travers tout le territoire de Toulouse-Métropole, avec des événements (rencontres, dédicaces…) prévus dans douze librairies-partenaires de Toulouse, Blagnac, Tournefeuille. La lecture se porte plutôt pas mal en Occitanie, comme le soulignent les chiffres clés de 2019, publiés par Occitanie Livre et Lecture : “Cette filière se révèle particulièrement dense avec plus de 3 000 acteurs” : 1 000 auteurs, 390 éditeurs, 260 libraires, 1 100 bibliothèques, 75 établissements patrimoniaux et 250 manifestations littéraires.

Philippe MOURET

(*) Charles Burns grandit dans les années 1960, sous l’influence du magazine satirique Mad, des films de monstres de Roger Corman et des séries à suspense que commence alors à proposer la télévision. On retrouvera ces sources d’inspiration dans son style étrange et immédiatement identifiable, fait de froideur et de sensualité, de hachures crantées et de noirs poisseux. C’est en 1981, au hasard d’une séance de zapping qu’il découvre à la télé un catcheur mexicain dont il s’inspire pour créer son héros le plus fameux, le patibulaire et sympathique El Borbah. Révélé dans les pages de Raw, la mythique revue d’avant-garde dirigée par Art Spiegelman et Françoise Mouly, Se partageant entre l’illustration et la bande dessinée, il s’est fait, avec des œuvres comme Big Baby et Black Hole, le chroniqueur d’une Amérique plus proche des Enfers que du Purgatoire…

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Etc, etc