LGV : La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan avance “à fond de train”

Présidée par Carole Delga, présidente de la région Occitanie, la société qui préside aux destinées de la ligne nouvelle a été créée. Si tout va bien, le tronçon Montpellier-Béziers sera mis en service en 2034 moyennant 2 milliards d’euros, payés à 40 % par les collectivités. Quant aux réserves et recommandations de la commission d’enquête, SNCF Réseau s’engage à apporter réponses et solutions. La seconde phase vers Perpignan fera d’abord l’objet d’une concertation pour une enquête publique en 2028.

La LGV Montpellier-Perpignan avance à grands pas. Ce jeudi, à l’issue de la création de la société ad hoc pour piloter le projet – avec installation de la société financière qui va présider aux destinées de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, de la création de son conseil d’administration et de son comité de pilotage – Carole Delga et le préfet de Région ont expliqué l’avancement de ce projet pharaonique, “essentiel”, un “investissement absolument nécessaire” pour le développement de notre région, relancé en 2021 par Jean Castex “alors que le projet était en stand by depuis quatre ans”, a souligné la présidente de l’Occitanie. Le Premier ministre de l’époque en a aussi profité pour relancer la LGV Toulouse-Bordeaux.

Début des travaux en 2029 pour mise en service en 2034

Pour Montpellier-Perpignan, “l’objectif de commencement de travaux est prévu en 2029 pour une mise en service en 2034”, a précisé Etienne Guyot, préfet de région. “Et on poussera pour que ce soit plus tôt !”, a insisté Carole Delga. Il en coûtera la bagatelle de 6,12 milliards d’euros pour cette future nouvelle voie mixte – fret et passagers- , dont, fait exceptionnel, 40 % à la charge des collectivités de la région ; 40 % pour l’Etat et 20 % de crédit européens. Sur ces 6,12 milliards d’euros, le tronçon Montpellier-Béziers coûtera 2 milliards d’euros, au bas mot. C’est celui-ci qui est le plus avancé.

Et les arguments développés sont efficaces : moins de camions sur les routes ; une solution à la saturation terrible de la ligne actuelle – “Le tronçon SNCF entre Montpellier et Narbonne est le plus saturé de France”, a souligné Carole Delga ; cela va permettre d’augmenter l’offre de TER, de trains du quotidien sur la ligne historique. Et cela permettra à Perpignan d’être plus proche de Paris de 40 minutes (donc en moins de cinq heures) et Montpellier de Béziers de 18 minutes. Et compléter le réseau ferré vers les autres pays européens.

“Avis favorable pour ce projet assorti de sept réserves et une recommandation”

Pour cette première phase entre Montpellier et Béziers, donc, cette LNMP “revêt un caractère stratégique pour la France et l’Europe”, a renchéri le préfet de Région. Et ces lignes rapides nouvelles “avancent en même temps à l’est et à l’ouest qui répondent aussi à des questions de mobilité durable et de vie quotidienne”.

Tout est finalement allé “très vite”, pour ce genre de projet. En janvier 2022, Jean Castex signe le protocole ; l’ordonnance est signée deux mois plus tard, en mars. L’enquête publique a été lancée dans la foulée du 14 décembre 2021 au 12 janvier 2022. Et le 2 mais 2022, l’enquête publique a conclu à un “avis favorable pour ce projet assorti de sept réserves et une recommandation”. 

Viaduc à Poussan : un concours international d’architecture pour le construire

La commission d’enquête avait, en effet, demandé une modification substentielle du projet au droit de Poussan. À ce propos, Stéphane Lubrano directeur de mission LNMP pour SNCF réseau, qui pilote ce projet, a dit qu’il y a “quatre points essentiels, dont la construction critiquée d’un viaduc à Poussan, proche de l’étang de Thau. C’est pour cela que nous lancerons un concours international d’architecture ; il y a aussi le passage de la ligne future dans la Gardiole et le vignoble de l’AOP Picpoul de Pinet. Nous discutions avec le syndicat des vignerons de cette AOP pour savoir ce qu’il y a lieu de faire pour certains. Et puis nous mettrons en oeuvre une démarche de protection acoustique renforcée en certains endroits” pour moins gêner les riverains. En ce qui concerne la voie Domitienne, M. Lubrano a jouté que “nous ferons en sorte qu’elle soit matérialisée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous travaillons sur ce sujet avec la Drac Occitanie, direction régionale des affaires culturelles”.

Réinterroger les acteurs pour le second tronçon

Pour la seconde phase Béziers-Perpignan, “il y aura une période nécessaire pour réinterroger les acteurs sur le sujet à propos de la mixité ; des gares ; ensuite il y aura une nouvelle concertation publique pour fin 2023 et une procédure d’enquête publique pour 2028. “Et une DUT, décision d’utilité publique dans la foulée”.

À moins de trois mois de la présidentielle, Jean Castex, le Premier ministre et ex-maire de Prades (P.-O.), était à Narbonne et Gruissan le 22 janvier dernier, commeDis-Leur vous l’avait expliqué ICI, pour signer un protocole financier sur la LGV, distribuer une autre enveloppe financière pour les petites lignes et une troisième, en présence de Didier Codorniou, à Gruissan, sur le plan Littoral 21.

Auparavant, en mai et septembre 2021, l’union avait fait la force, comme nous vous l’expliquions ICI : la présidente de Région, Carole Delga (PS), le maire de Montpellier Mickaël Delafosse (PS) et celui de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR), avaient su avancer ensemble pour relancer ces projets à grande vitesse à l’arrêt depuis 30 ans. Quatre mois après, la présidente de Région affirme ce jeudi que “le tour de table financier est validé” et que l’enquête publique sera bientôt lancée.

Olivier SCHLAMA

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