Législatives : entretien avec Philippe Maillet, un parmi 577

Philippe Maillet est candidat aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains, dans la 8e circonscription de l’Hérault. Il portera l’étiquette du mouvement 577 Les Indépendants qui se définit comme “de la droite et du centre”, sous l’impulsion du député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin. Enseignant en école supérieure et chef d’entreprise, mais novice en politique, Philippe Maillet se décrit comme “un homme du quotidien, à l’image, peut-être, d’une recomposition de l’échiquier politique ? Rencontre…

Pourquoi décider d’être candidat, après trente années dans le domaine de l’entreprise et de l’enseignement et à seulement 25 jours du 1er tour ?

Parce que, jusqu’à présent, je n’avais pas trouvé un fil conducteur à ma démarche. C’est-à-dire que je ne pouvais pas imaginer qu’un indépendant, un citoyen lambda puisse aller jusqu’à la députation, car il existait un carcan des partis politiques. Aujourd’hui je pense, à l’image de ce qu’il s’est passé aux dernières élections présidentielles, que l’ouverture est possible et que je peux enfin m’engager. C’est un constat final. J’attendais cette réforme du monde politique pour pouvoir être acteur et me dire que si je me lance dans ce combat, c’est pour aller gagner. La politique est toujours noble en démocratie parce qu’elle impose et s’impose une parole libre? C’est ça que je veux mettre en avant.

Pourquoi avez-vous choisi l’étiquette 577 Les Indépendants ?

Au-delà de l’appellation « indépendant », c’est un groupe où l’on maintient cette possibilité de débat. 577 c’est beaucoup, on ne va pas débattre à quatre autour d’une table. On est là pour élargir les échanges, les propositions. On va pouvoir amener notre statut d’indépendants à l’Assemblée pour notre circonscription et être tous ensemble pour valoriser notre territoire.

La 8ème circonscription de l’Hérault est assez vaste, quelles sont les problématiques qui en émergent ?

La 8e de l’Hérault, un terroir riche et divers

Quand j’ai voulu m’engager dans cette démarche, ce n’était pas au hasard. Je réside dans cette circonscription. Je suis très proche de Frontignan, de Balaruc et mon activité professionnelle, ainsi que la localisation des étudiants à qui j’enseigne, me pousse à être confronté quotidiennement à cette diversité communale. Il y a des problèmes d’activité, le dimanche à Balaruc le centre commercial est fermé et la ville est vide, elle n’existe plus. Grabels, Saussan, Pignan, ce sont des problématiques sociales et sociétales. Ces zones « dortoirs » rendent les gens individualistes avec peu de tissu associatif et les personnes en difficultés ou les seniors sont oubliés. Notre tissu économique est constitué à 85% de petites entreprises avec un turn-over trop important et la création de chômage. Un taux élevé, amplifié chez les jeunes entre 28 et 30% dû à l’attractivité du monde étudiant et qui se retrouvent sans activités en fin de cursus. Les grands entreprises ont complètement disparu du territoire. Il n’y a pas assez d’emploi et de postes pour tout le monde. Il y a de la précarité, des laissés pour compte, mais il y a tout pour construire de vrais projets en oubliant d’être sur une mégapole et en laissant vivre tout ce qui entoure Montpellier.

Quels sont les mots qui vont vous définir en tant que député ?

Un engagement individuel, facteur d’énergie et de succès, et surtout je veux mettre en avant un ensemble de valeurs politiques : méthode, précision, renouvellement, expérience et innovation. Ensemble pour réussir et créer une réforme dynamique. Je vais m’appuyer sur les choses qui fonctionnent bien aujourd’hui pour essayer de créer un dynamisme sans faire table rase du passé mais en position d’accompagnateur vers de nouvelles innovations. Je ne vais pas arriver avec un programme tout fait. Je vais partir d’une page blanche que je vais construire avec les citoyens, citoyennes, de la 8e circonscription, et même de l’Hérault. Il faut qu’il y ait une synergie entre toutes les circonscriptions. On doit se rapprocher sur des sujets et être capable d’identifier sur chaque commune les problématiques et les besoins pour y répondre.

Le nouveau premier ministre, Edouard Philippe, incarne le nouveau profil de la politique souhaitée par Emmanuel Macron. Qu’en pensez vous ?

Au travail !

Je pense qu’il faut aller chercher la quintessence de l’individu. Je fais le pari de l’humain et de l’organisation. Si quelqu’un est capable, par ses compétences, d’apporter des solutions, je n’ai pas besoin de savoir ses étiquettes et ses convictions politiques. Ce sont les décisions partisanes des partis qui ont enclenché le ras-le-bol des français. Mais si les propositions sont bonnes, sans idéologie et favoritisme, alors je suis pour. Un premier ministre, c’est quelqu’un qui va être à la tête d’un gouvernement législatif. Le président, c’est l’exécutif. Ce que je souhaite, c’est que les rôles soient bien définis et respectés. Donc oui, il peut réussir, pourquoi pas. Mais faut qu’il soit capable de s’adapter à ce renouveau politique pour répondre à l’ensemble des français.

Un homme seul et sans parti implanté peut-il vraiment faire changer les choses à l’Assemblée Nationale ?

On n’est jamais seul et sans parti. Un parti, c’est quoi ? Le parti de la réussite, ça ne peut pas être un parti auquel on adhère tous ? Le parti de l’expérience, de l’innovation, de la méthode, est ce qu’on ne peut y adhérer aussi ? Il faut que je mette une faucille, un marteau, une rose, un liserai ? On doit s’identifier à une dynamique, une synergie et ça c’est un parti. Mais c’est le parti de tout le monde, du pour et du par. Pour nous, par nous. Et c’est celui-là que je revendique !

Propos recueillis par Fanny RIGAL

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