C’est une première en France. La start-up montpelliéraine Keetiz réinvente le bon d’achat mais à grande échelle, ce qui risque de faire boule de neige et de participer à relancer le secteur. Il est valable dans 25 000 lieux culturels partout en France. Une démarche pro-active et solidaire qui se met en place dès demain et d’une grande simplicité de mise en oeuvre. Macron y a même été sensibilisé.

Elle avait déjà marqué le paysage commercial en 2020 et dynamisé nombre de centres-villes avec son concept de cash back, comme Dis-Leur vous l’a expliqué. La start-up montpelliéraine Keetiz, qui vous payait déjà pour acheter chez vos commerçants favoris, lance désormais une idée originale, économique et solidaire visant à “soutenir” et “relancer” le monde de la culture, “un secteur très affaibli par la crise”, a présenté le créateur de Keetiz,Jean-Christophe Russier. Le principe est simple.

Aujourd’hui, nous lançons un appel aux entreprises, aux particuliers et aux collectivités pour que tout le monde s’en saisisse”

 

Dès demain mercredi, Keetiz met à disposition sur un site dédié, Tous pour la culture, la possibilité d’acheter des bons cadeaux solidaires à offrir d’un montant de 15 €, 30€, 50 € ou 100 €. Ces bons sont valables pendant douze mois et son sécables ! “On pourra se servir du même bon pour réserver un concert ; puis acheter une place de cinéma ou encore acheter un livre”, dit le responsable commercial.

Dans la limite de son prix facial. “Aujourd’hui, nous lançons un appel aux entreprises, aux particuliers et aux collectivités pour que tout le monde s’en saisisse. Des personnalités ont décidé de nous rejoindre et d’en faire la promotion…” C’est le bon moment. Le moment où le monde la culture interpelle, à juste titre, la société en “posant des banderoles qui fleurissent sur les théâtres, entre autres”, a rappelé le député des Côtes d’Armor, Yannick Kergolot, présent.

Tout se passe de compte bancaire à compte bancaire.

Et surtout, ce bon, valable dans quelque 25 000 lieux déjà référencés, est 100 % remboursable ! En clair, vous décidez d’offrir un bon de 30 € à votre fille. Celle-ci va, par exemple, au spectacle pour un montant de 40 €. Elle active un code pré-créé dans l’application Keetiz à télécharger et se voit rembourser de cette somme directement sur son compte. C’est d’une grande facilité. Idem pour le commerçant qui n’a aucune paperasse à remplir. Tout se passe de compte bancaire à compte bancaire. De quoi anticiper sur la réouverture des lieux culturels !

“Une opération coup de poing en même temps q’une opération sur la durée…”

Théâtres, cinémas, musées, spectacles, concerts, librairies, cirque, Monuments historiques, patrimoine… Tout le secteur culturel au sens large est concerné. “Nous ne prenons aucune commission”, précise Jean-Christophe Russier, le gérant de Keetiz, reconnaissant que cette opération embellit l’image de marque de sa start-up de 20 personnes. Quelle différence avec un bon d’achat traditionnel hormis la simplicité : “Nous offrons la possibilité d’utiliser ces bons partout en France quand on veut dans 25 000 lieux culturels.” Cela va de la librairie aux festivals et même aux plate-formes de réservations de billets. Dès lors qu’il y a une transaction, cela active le remboursement.

“C’est une opération coup de poing en même temps qu’une opération sur la durée”, se félicite le CEO de Keetiz. “C’est une opération solidaire, sans but lucratif. Nous avons décidé de mettre notre technologie au service de la culture pour qu’elle redémarre. Pour favoriser son accès.” Il a ajouté que “cette opération n’est pas en concurrence avec le pass culture mais complémentaire”.

“Nous pensons aussi étendre ce concept au monde du sport et même à d’autres secteurs”

Cette opération s’est imposée d’elle-même au fil de la crise sanitaire. “Tout a commencé quand nous nous sommes associés avec une association, Libraires et compagnies. Nous avons voulu une opération très transparente”, indique Jean-Christophe Russier. Ce dernier n’en a pas fini de mettre en oeuvre ses idées : “Nous pensons aussi étendre ce concept au monde du sport et même à d’autres secteurs”, a-t-il confié.

Le président Macron regarde comment on peut fédérer les énergies dans le cadre du plan de relance pour la culture”

Coralie Dubost, députée LAREM

Pour annoncer cette opération, Jean-Christophe Russier était entouré de politiques. “La République en marche nous soutient massivement mais nous sommes apolitiques”, a-t-il précisé. De leurs côtés, les députés LAREM de Montpellier Coralie Dubost et Patrick Vignal l’ont assuré de leur soutien et souligné en avoir parlé au président de la République lundi lors de sa visite in situ au Clapas. La député Coralie Dubost a révélé que le président de la République a dit qu’il regardait “comment on peut fédérer les énergies dans le cadre du plan de relance pour la culture”. Patrick Vignal assurant également qu’il écrirait à ses collègues parlementaires et sensibiliserait la ministre de la Culture Roselyne Bachelot qu’il espère accueillir à Lunel.

Spécialisée dans la redynamisation des commerces, Keetiz a mené 60 opérations de cash back payantes : “Nous avons redistribué 3,3 M€ aux particuliers qui ont acheté dans les commerces de proximité participant, ce qui a généré 18 M€ de chiffre d’affaires dans ces mêmes commerces”, a expliqué Jean-Christophe Russier. Quand à la start-up, elle affiche une croissance insolente : de 200 000 € en 2019 à 2 M€ en 2020.

Olivier SCHLAMA