Langues régionales : Candidat.e.s, ils vous ont fait une lettre, que vous lirez peut-être…

Le collectif "Pour que vivent nos langues" n'hésites jamais à prendre la parole... Photo ©Collectif POUR QUE VIVENT NOS LANGUES

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne lâchent pas le morceau. Elles ? Les langues régionales, regroupées dans un collectif qui avait déjà organisé une vaste mobilisation au mois de mai dernier, afin de défendre la loi Molac (*) mise à mal par le Conseil constitutionnel… Cette fois, il s’agit de profiter de la proximité de l’élection présidentielle pour interpeller les candidat.e.s et connaître leur opinion sur le sujet…

“Vous vous présentez aux élections présidentielles, et nous ne doutons pas que votre projet intègre la définition d’une politique culturelle et éducative ambitieuse. C’est pourquoi, conformément aux aspirations de la population et aux principes internationaux et européens sur la diversité culturelle, les droits humains fondamentaux et le développement durable, nous vous soumettons le questionnaire ci-après, afin de connaître vos positions sur la question des langues des différents territoires, sur leur place dans notre société, sur la politique que vous comptez mener en leur faveur ainsi que sur les moyens que vous comptez affecter à cette politique. Bref, sur leur avenir tel que vous l’envisagez. Merci de nous le retourner pour le 02 février 2022…”

C’est ainsi que le collectif Pour que vivent nos langues s’adresse à tous les candidats déclarés ou pas à l’élection présidentielle française du mois d’avril prochain.

L’espoir de la loi Molac et la censure du Conseil constitutionnel

En effet, l’adoption à une très large majorité par l’Assemblée nationale et le Sénat de la “loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion” dite loi Molac en avril 2021 avait semblé représenter une avancée légale notable pour les langues régionales.

Mais sa censure partielle par le Conseil Constitutionnel (lire les détails dans la note) a ensuite entraîné une crise que la circulaire publiée par le ministère de l’Éducation nationale en décembre 2021 ne résout pas. Ainsi, faute de volonté de l’État et de moyens ministériels spécifiques, la définition des moyens attribués à leur enseignement est-elle renvoyée à des négociations entre Régions et Rectorats et donc au bon – ou au mauvais – vouloir de ces derniers.

Reste maintenant à attendre les réponses des différents candidates et candidats et de voir quels seront les plus jacobins et les plus ouverts à la culture de nos régions. Intéressant !

Le texte complet du courrier adressé aux candidat.e.s : https://www.aplv-languesmodernes.org/docrestreint.api/3224/d758fefb5cdb3d2e5a324c8a9b272b499b1d956d/pdf/courrier-candidats-presidentielles.pdf

Philippe MOURET

(*) Loi du 21 mai 2021 relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion : Préparée par le député breton d’opposition Paul Molac (groupe Libertés et territoires), il s’agissait d’une première depuis plusieurs décennies. Adoptée par 247 voix pour, 76 contre et 19 abstentions. Par la suite, la saisine du Conseil constitutionnel à titre individuel, par 61 députés de la majorité, avait suscité de vives tensions au sein de LReM. Le ministre Jean-Michel Blanquer étant accusé d’avoir piloté cette action en sous-main. Finalement les Sages ont validé une grande partie de la loi, mais censuré “l’enseignement immersif des langues régionales et l’utilisation de signes diacritiques comme le tilde dans les actes de l’état civil. Dans les deux cas, les Sages estimaient que ces articles n’étaient pas compatibles avec l’article 2 de la Constitution, qui stipule que « la langue de la République est le français ». Plus : https://www.vie-publique.fr/loi/278001-loi-sur-les-langues-regionales-loi-molac#:~:text=25%20mai%202021-,Loi%20du%2021%20mai%202021%20relative%20%C3%A0%20la%20protection%20patrimoniale,r%C3%A9gionales%20et%20%C3%A0%20leur%20promotion&text=La%20proposition%20de%20loi%20apporte,enseignement%20et%20les%20services%20publics.

Dis-Leur ! mais en occitan !