Le tournoi qualificatif pour les Jeux paralympiques de Tokyo, qui a eu lieu à Vancouver (Canada) en 2020, reste gravé dans la mémoire de Brice Maurel, 33 ans, comme son plus beau souvenir sportif. “C’est tellement d’émotions. J’ai ressenti une grande fierté d’avoir pu être sélectionné. C’est un défi que je m’étais fixé après avoir eu mon accident en 2013”, commente le champion…

Après une étape à Paris avec l’Équipe de France, pour un stage d’entrainement d’une semaine, à l’Insep, l’école de sport Brice Maurel est prêt. Depuis sa ville de Mauguio, près de Montpellier (Hérault), s’envole ce lundi 16 août vers le Japon, où les entrainements continueront jusqu’aux matchs de poule déjà planifiés : contre le Japon le 25 août, contre l’Australie le 26 août, contre le Danemark le 27 août.

À Tokyo, sans pression, mais des ambitions !

Des matchs qui promettent d’être très disputés, puisque l’équipe du Japon est championne du Monde en titre, et l’équipe Australienne championne paralympique (2016). “On y va sans pression, on n’a pas d’objectifs précis ; mais bien sûr on espère arriver en demi-finale et accrocher une médaille…” espère Brice Maurel qui, avec son équipe, ont été médaillés de bronze en 2017 au championnat d’Europe. Et en 2018, aux championnats du Monde à Sydney, ils ont atteint la 5e place

Brice a toujours été passionné de sport. Dès cinq ans, il commence le football au centre de formation de football du centre Hérault et côtoie le sport de haut niveau en tant que valide. “Je ne vivais que pour le foot, jusqu’à mes 25 ans”, précise-t-il.

Mais un accident de travail bouleverse sa vie : “Je travaillais sur une nacelle, en tant que bucheron élagueur, quand un arbre est tombé sur moi. Je suis parti à la renverse…” Il perd définitivement l’usage de ses jambes, une épreuve qui lui semble, sur le moment, insurmontable : “On ne sait pas ce qu’on va devenir. On a l’impression que tout est fini. Que la vie s’arrête.”

Le soutien d’Aline et la passion du sport

Heureusement son entourage fait preuve d’un soutien indéfectible, notamment sa femme Aline. “Je lui ai dit qu’elle n’était pas obligée de rester avec moi. Mais elle m’a dit que ça ne lui faisait pas peur, que ce n’est pas cela qui allait changer les choses. Ce que je suis aujourd’hui, je le dois aussi à elle !”

Après une longue rééducation dont il sort en 2014, il cherche un nouveau sport. Il s’essaye quelques mois au tennis de table, mais ce sport individuel ne lui correspond pas : “Quand j’ai découvert le rugby fauteuil, j’ai retrouvé toutes les valeurs que j’aimais dans le sport. L’esprit d’équipe. Les copains. J’ai rencontré des gens qui étaient dans la même situation que moi, ça a été une thérapie d’être avec eux. On peut discuter de plein de choses que les personnes valides, les proches, ne peuvent pas comprendre. Ça m’a aidé à rebondir…”

La coupe du Monde 2025… et puis partager sa passion

Après Tokyo, Brice et ses coéquipiers ont pour objectif les championnats d’Europe qui auront lieu à Paris en février 2022, puis les Jeux Olympiques de Paris en 2024. Quant à la coupe du monde de Rugby à XIII en 2025 ? “Si ça peut se faire à Paris, ce ne sera que du bonus !”, s’enthousiasme l’athlète, regrettant que la crise sanitaire l’empêche d’amener sa famille au Japon pour le soutenir, notamment son fils Joall, bientôt cinq ans.

En dehors de la compétition, Brice commencera une nouvelle formation au Creps de Montpellier en septembre afin de devenir éducateur sportif. Il souhaite ensuite travailler au sein de sa commune, Mauguio, afin d’apprendre le sport à tous les enfants, leur transmettre sa passion et sensibiliser les jeunes au handicap. Pour que l’esprit du sport continue d’inspirer les générations.

Emilie WOOD

Pour en savoir plus sur le rugby fauteuil : https://www.handisport.org/les-29-sports/rugby-fauteuil/

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Pour tout savoir :

https://www.equipedefrance.com/article/jeux-paralympiques-le-programme-des-bleus