Intrusion au conseil régional : Quatre militants d’extrême droite dont un élu seront jugés

Photo : Kamel Chibli.

(Avec vidéo)“Trois personnes sont appelées à comparaître devant les tribunaux en décembre prochain, ainsi qu’un conseiller régional. Une autre élue régionale du RN aurait été complice des activistes de l’Action Française dans leur intrusion dans l’hémicycle”, a révélé Carole Delga, rendant aussi publiques “des menaces de mort à mon domicile, par des appels ou courriers anonymes”.

Même le président de la République Emmanuel Macron s’en était ému et avait condamné l’intrusion de militants d’extrême droite dans l’hémicycle du conseil régional, à Toulouse, où se tenait une assemblée plénière, le 25 mars dernier. L’assemblée plénière réunissait les élus, des activistes d’extrême droite d’Action française ont tenté d’entrer de force et “interrompre le processus délibératif”.En déployant une banderole et vociférant de spropos outrageants, en bousculant des agents de sécurité.

Nombreuses réactions indignées jusqu’à Macron

La présidente Carole Delga avait “condamné fermement” cette tentative d’intrusion en déposant plainte. “Face à l’extrême droite, je le répète : je ne lâcherai rien et je ne cèderai à aucune pression.” Cette action avait entraîné de très nombreuses réactions indignées de soutien. De Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse à Najat Vallaud-Belkacem et jusqu’au président Macron.

L’extrême droite “à l’origine de violences inadmissibles”

Coup d’accélérateur de la justice, avec l’annonce de samedi de la part de la présidente de la région Occitanie d’une décision : “À la Suite à une enquête de plusieurs mois, le procureur de Toulouse l’a donc confirmé : l’extrême droite est encore une fois à l’origine de violences inadmissibles et d’atteintes à la démocratie au sein du conseil régional d’Occitanie. Trois personnes sont aujourd’hui appelées à comparaître devant les tribunaux en décembre prochain, ainsi qu’un conseiller régional, Emmanuel Crenne, tête de liste Front national dans le Lot en 2015, candidat RN aux législatives et sénatoriales de 2017 et responsable départemental de ce parti jusqu’en 2019, pour avoir voulu envahir notre assemblée le 25 mars dernier. Une autre élue régionale du RN aurait été complice des activistes de l’Action Française dans leur intrusion dans l’hémicycle.”

Génération identitaire et ses appels à la haine…

Ce n’est pas tout. Dans un communiqué, Carole Delga ajoute : “Les intimidations se poursuivent : des collaborateurs du groupe Rassemblement national ont invité au sein de l’hôtel de région à Toulouse, quelques semaines à peine après cette intrusion, des membres de Génération Identitaire, leur faisant une longue visite des lieux. Ce groupuscule d’extrême droite, reconnu comme une milice privée, a été dissout en mars dernier pour ses appels à la haine, à la discrimination et ses revendications d’actes violents. Ces faits graves que j’ai immédiatement signalés à la police, m’ont engagée à m’adresser solennellement au président du groupe du Rassemblement national, Julien Sanchez, pour lui demander des explications. À ce jour, il n’a toujours pas répondu à mon courrier.”

La présidente de la région Occitanie révèle que “depuis le début du mandat, j’ai été l’objet de nombreux actes d’intimidation lors des Assemblées plénières, mais également de menaces de mort à mon domicile, par des appels ou courriers anonymes. À chaque fois, la justice a été saisie. Ces méthodes doivent alerter tous les démocrates sur le danger que représente l’extrême droite dans notre pays. Ces actes inadmissibles ne font que renforcer mon engagement contre les idées et les pratiques de l’extrême droite”.

Olivier SCHLAMA

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