Innov’Action : Portes ouvertes sur une agriculture qui va de l’avant

LLionel Fouché présentera les résultats de la première année d’exploitation de son unité de méthanisation à la ferme, entre valorisation des effluents issus de l’élevage, diversification de l’activité agricole et sécurisation des revenus. Photo DR

Favoriser le transfert de pratiques et de connaissances entre agriculteurs, c’est le but d’Innov’Action, l’événement annuel organisé par les Chambres d’agriculture pour découvrir les innovations des agriculteurs autour de la triple performance (sociale, économique et environnementale). Pendant les portes ouvertes, des agriculteurs présentent leurs pratiques innovantes à d’autres agriculteurs directement sur leur exploitation.

Michel Bataille, viticulteur à Lespignan (Hérault). Photo DR

Cette semaine (jeudi 23 novembre), Michel Bataille, viticulteur à Lespignan dans l’Hérault (à 10km au sud-ouest de Béziers), ouvre ses portes aux professionnels du monde viticole et agricole, pour présenter sur son domaine plusieurs résultats d’expérimentations sur les couverts végétaux (1) dans un contexte viticole méditerranéen.

“L’enherbement est une démarche connue des viticulteurs, mais selon le choix des semis, la période de destruction des plantes et les outils utilisés, l’impact sur la production et la santé de la vigne varient”, explique Michel Bataille.

Léo Garcia, chercheur à l’Institut Agrosup, présentera pour la première fois les résultats de trois années d’étude sur l’enherbement, et grâce aux expérimentations menées avec les experts de la Chambre d’agriculture de l’Hérault, “nous allons exposer des pratiques à encourager ou à éviter dans la gestion des couverts végétaux, en prenant en compte un contexte méditerranéen local et une modification du climat. L’idée de cette journée est d’apporter de la connaissance technique à chacun et d’échanger pour mieux maitriser l’enherbement sur nos domaines”, poursuit l’agriculteur.

Dans le Lot : comment valoriser les effluents issus d’une exploitation

Le même jour, dans le LotLionel Fouché, éleveur porcin et ovin à Le-Vignon-en Quercy ((à 30 km au Nord de Rocamadour) ouvrira ses portes pour présenter les résultats de la première année d’exploitation de son unité de méthanisation à la ferme (2), entre valorisation des effluents issus de l’élevage, diversification de l’activité agricole et sécurisation des revenus.

Dans le Lot, une unité de méthanisation à la ferme. photo DR

“Opérationnel depuis août 2021, notre méthaniseur est quasi intégralement alimenté par des produits issus de la ferme : lisier de nos 230 truies, fumier de nos 2650 brebis, ensilage d’herbe et de céréales, paille sale ou mal conservée que nous ne pourrions pas donner aux animaux” précise l’éleveur.

L’électricité produite cette année a été intégralement vendue à EDF dans le cadre d’un contrat d’achat avec un prix au kWh garanti pour 20 ans ! “En produisant chaque année l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de 300 foyers français, ce nouveau métier nous permet de valoriser les effluents issus de l’exploitation et de sécuriser nos revenus tout en contribuant à la transition énergétique avec la production d’une énergie renouvelable”, poursuit-il.

La “fertilisation azotée”, ens avoir plus sur les innovations à Pamiers

— Epandeur d’engrais — Photo DR

Enfin, jeudi 24 novembre, la Chambre d’agriculture de l’Ariège organise une journée portes-ouvertes au Lycée Agricole de Pamiers, pour échanger sur les “innovations autour de la fertilisation azotée, entre connaissances techniques agricoles et nouvelles technologies.”

Aurélie Cabirol, conseillère agronomie à la Chambre d’agriculture de l’Ariège. Photo DR

“La forte croissance du prix de l’azote depuis 2021 incite les agriculteurs à optimiser l’apport en azote sur leurs cultures, en réalisant des épandages à des moments clés de la croissance de la plante afin d’éviter les pertes d’azote que la culture n’absorberait pas (il sera donc question) des enjeux économiques d’une meilleure connaissance de cette fertilisation, et (on) présentera des résultats d’étude et essais d’instituts techniques sur trois cultures : blé, colza et maïs”, précise Aurélie Cabirol, conseillère agronomie à la Chambre d’agriculture de l’Ariège.

L’après-midi sera consacré à la présentation de trois  types de matériel pour
moduler l’épandage de l’azote selon le développement de la culture,

Philippe MOURET

(1) Enherbement ou couverts végétaux : Moyen de protéger les sols de l’érosion et des effets délétères d’une exposition directe à la pluie, au gel et aux UV solaires. Il peut notamment être pratiqué dans les intervalles d’une culture verticale (vignes, houblonnières, verger…) en entretenant un tapis végétal (naturel ou semé) entre les rangs de culture. Cette pratique est une alternative au désherbage chimique et au travail du sol, et peut permettre une meilleure fertilité, infiltration de l’eau et portance pour les tracteurs.
(2) La méthanisation repose sur le phénomène biologique de fermentation des matières organiques : déchets alimentaires de fruits et légumes, ordures ménagères, résidus agricoles (lisiers, fumiers) ou encore déchets industriels tels que poussières de céréales. Cette transformation produit du biométhane, un “gaz vert” (énergie renouvelable non fossile), qui va alimenter un moteur spécifique et permettre la production l’électricité.

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