Haute-Garonne / Val d’Aran : ça roule pour la Trans-Garona

La Trans-Garona, plus qu'une piste cyclable, un trait d'union qui va de la Garonne aux sources de la Garonne. photo D.-R.

Ce sera le véritable trait d’union entre Toulouse et les sources de la Garonne, en Espagne. Le Conseil départemental de Haute-Garonne et le conselh Genereau d’Aran oeuvrent ensemble pour la réalisation du tronçon sud de la Trans-Garona, piste cyclable entre Fronsac et Vielha…

Né de la volonté de développer le tourisme vert, tout en renforçant l’attractivité des territoires ruraux et de montagne des deux côtés de la frontière, Trans-Garona est au coeur de la réflexion globale menée par La Haute-Garonne et le Val d’Aran sur l’animation et la préservation de l’espace trans-frontalier.

Un fort soutien des fonds européens

Georges Méric (à g.) et José Antonio Boya, mardi à Saint-Gaudens. photo Ph.-M.

C’est la philosophie définie par le président du conseil départemental Georges Méric et le représentant du Val d’Aran, José Antonio Boya, le 3 juillet dernier, à Saint-Gaudens. Le tronçon sud, dont la réalisation va débuter en 2018 après avoir traversé non sans difficultés le maquis administratif, s’achévera en 2021. Il s’agit réellement d’un trait d’union, puisque 107 km ont déjà été réalisés côté haut-garonnais (de Marquefave à Fronsac) et qu’il existe, côté espagnol, un réseau de pistes VTT jusqu’au nord de Bossost.

“Si la France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir”, en citant François Mitterand, Georges Méric a tenu à souligner l’implication de l’Union européenne dans ce projet. En effet, pour les 21 kilomètres du tronçon sud, le Fonds européen de développement régional (Feder) financera à hauteur de 65% du coût global de 3,58 M€, soit 2,39 M€ d’aides européennes : 1,58 accordés au Conseil départemental de Haute-Garonne (sur les 2,43 nécessaires pour 18 km) et 0,81 M€ au Conselh Generau d’Aran (sur 1,12 M€ pour 3 km mais de terrain difficile). C’est grâce à ce soutien que “bientôt on pourra aller à vélo de la place du Capitole aux sources de la Garonne”, a insisté Georges Méric.

“Pour avancer, il faut faire ensemble”

Ainsi, après la création en 2016 d’une liaison de bus trans-frontalière entre Melles (Haute-Garonne) et les (Val d’Aran), Trans-Garona est une nouvele étape de la coopération entre les deux territoires. Après une pique au gouvernement de Madrid, soulignant que “les Espagnols ne nous ont pas trop aidés”, José Antonio Boya a également mis en avant l’importance de ce lien entre les deux territoires. “pour avancer, il faut faire les choses ensemble” a-t-il souligné.

Ainsi, on sentait bien, pour cette présentation à Saint-Gaudens, que les enjeux vont bien au-delà d’une simple offre touristique sportive et de bien-être. Certes le sujet est d’importance, mais il définit aussi les contours d’une meilleure connexion entre les territoires. Georges Méric a d’ailleurs reconnu que Trans-Garona s’inscrit dans un schéma plus large qui pourrait impliquer à terme, bien sur la Voie Verte du Canal du Midi (250 km de parcours cyclable jusqu’à Sète), mais aussi la Route méditerranéenne EuroVelo8 (cliquer ICI).

“Il y a pas mal de choses en cours pour les 3-4 ans qui viennent”, a insisté le président de Haute-Garonne. La Haute-Garonne travaille également en effet, avec six autres départements, à la réalisation du Vélo Route Piémont-Pyrénéen, itinéraire reliant Saint-Laurent-de-la-Salenque (Pyrénées-Orientales) à Bayonne.

Maryse Vézat-Baronia a présenté le logo de Trans-Garona. Photo Ph.-M.

Enfin, Maryse Vézat-Baronia (vice-présidente de la Commission Permanente, chargée du Développement Territorial, de l’Aménagement du Territoire et du Tourisme) a présenté le logo de Trans-Garona.

“Il était nécessaire, a-t-elle expliqué, de déterminer une identité visuelle attractive, fortement reconnaissable et mémorisable. Ce logo symbolise la diversité des territoires traversés en longeant le fleuve à vélo. la typographie, les couleurs font écho tant à l’eau de la Garonne qu’à la nature…” Une identité qui s’adresse directement aux touristes, activité économique essentielle, la seconde du département avec 15 000 emplois non-délocalisables, ainsi qu’un milliard d’euros de retombées économiques. Trans-Garona devrait également apporter son lot d’heureuses conséquences pour le développement d’un tourisme plus humain et respectueux de l’environnement…

Philippe MOURET