Haute-Garonne : Téléassistance gratuite pour 25 000 personnes âgées, unique en France

Une chute dans l’escalier ; une glissade dans la baignoire ; un malaise… Les personnes âgées sont fragiles. Et sujettes à des accidents. Favoriser le maintien à domicile s’accompagne de coûteux abonnements à des services de sociétés privées. Le département de la Haute-Garonne l’offre à 25 320 bénéficiaires et ce depuis… 30 ans ! Un service que l’on peut compléter par des options, payantes elles, mais à un coût défiant toute concurrence.

Un seul département en France a mis en place un dispositif gratuit d’aide au maintien à domicile, Téléassistance 31 : la Haute-Garonne. Et cela fait trente ans que cela dure ! “Ce dispositif, dit-on du côté de la collectivité, contribue à sécuriser le maintien à domicile, à renforcer le lien social, à lutter contre l’isolement et à apporter un soutien psychologique aux personnes âgées ou en situation de handicap et à leurs familles. Le Conseil départemental a souhaité faire évoluer ce dispositif afin de proposer des options répondant à de nouveaux besoins.

La pension de retraite est parfois juste suffisante pour couvrir les frais de la vie quotidienne et la dépendance augmente souvent avec l’âge”

Une chute dans l’escalier ; une glissade dans la baignoire ; un malaise… Ou encore la canicule qui a encore frappée cet été et dont les fichiers recensant les plus vulnérables, basés sur ceux des aides sociales, notamment, sont plus ou moins incomplets en fonction des métropoles… C’est donc un choix politique en Haute-Garonne qui a présidé à ce dispositif. Le président PS de ce département, Georges Méric, le confirme : “Le vieillissement de la population (…) est un enjeu majeur pour lequel le Département est pleinement mobilisé”. Car “la pension de retraite est parfois juste suffisante pour couvrir les frais de la vie quotidienne et la dépendance augmente souvent avec l’âge”, précise-t-il pour justifier une dépense pour ce service gratuit pour les personnes âgées de deux millions d’euros par an. Ce service “unique en France”, est opérationnel toute l’année.

C’est la société Vitaris qui l’assure ainsi sept jours sur sept et 24 heures sur 24, de tous les appels émis à partir de l’équipement mis à la disposition des bénéficiaires. Abonnement aux équipements, service d’écoute, traitement des appels, interventions, appel aux secours…

Une économie de 1 500 euros sur cinq ans

Le coût mensuel d’un tel abonnement pour un particulier chez un opérateur privé de téléassistance est théoriquement de 25 €. Sur la durée moyenne d’un abonnement de cinq ans, cela représente une économie de 1 500 € pour les Haut-Garonnais abonnés à Téléassistance 31. Ce service couvre 99 % des 587 communes de Haute-Garonne. C’est aussi un service qui répond à un besoin : 25 320 abonnés contre, comparativement, 40 000 à Barcelone et 6 000 à Paris.

Trois décennies après sa mise place, Téléassistance 31 (153 570 appels) propose désormais plusieurs niveaux d’aide au maintien à domicile de spersonnes âgées dont l’âge médian des bénéficiaires est de 85 ans. L’assistance historique de base. Et plusieurs autres niveaux, qui sont payants, mais à des coûts très modiques, de l’ordre de trois fois moins cher qu’en passant directement par une société privée.

Chemin lumineux, détecteur de chutes, capteur de présence…

Le dispositif propose donc une téléassistance dite “classique”, intégralement financée par la collectivité donc reste, elle, gratuite. Mais on peut la compléter d’autres services complémentaires : pour 7,20 euros par mois, un téléphone mobile de téléassistance disposant d’une touche SOS avec géolocalisation pour appel d’urgence (compris dans l’abonnement). Et possibilité d’intégrer une  carte SIM pour passer des appels téléphoniques classiques. La personne âgée peut choisir d’autres options : détecteur de chutes ; chemin lumineux ; détecteur de fumée ; détecteur de monoxyde de carbone ; déclencheur montre contemporaine ; capteur d’ouverture ou de présence, etc.

Olivier SCHLAMA

(1) Téléassistance. La personne est équipée d’un déclencheur relié à un transmetteur qui, par liaison téléphonique, est connecté à une centrale d’écoute. Par simple pression sur le bouton du transmetteur ou du déclencheur portatif, la personne déclenche un signal (aussi appelé « alarme » ou « appel »). A réception de l’appel, l’opérateur de la centrale évalue la situation et prend les dispositions nécessaires pour répondre au besoin de la personne (contact direct, appel du réseau de proximité, déclenchement des secours).

Un marché à 112 millions d’euros

C’est le gouvernement qui le dit dans une notre de 2017 en s’appuyant sur une étude : “Le marché français de la téléassistance est estimé à 112 millions d’euros, soit 580 000 abonnés en 2015. Le parc d’abonnés a connu une croissance de 5 % par an depuis 2008, mais le marché stagne en valeur.” Cette étude analyse entre autres les besoins des particuliers et les attentes des collectivités locales et des organismes financeurs. Elle identifie aussi les solutions techniques de téléassistance susceptibles de se développer à l’horizon cinq à dix ans.

Alerte et prévention

Elle examine enfin plusieurs scénarios prospectifs. “Du fait des difficultés actuelles du secteur, elle envisage un scénario critique d’évolution : prix bas, concentration autour de quelques grands opérateurs et, faute d’investissement et donc d’évolution technologique, baisse inexorable du nombre d’abonnés. Elle envisage également des scénarios plus optimistes dans lesquels les réseaux de l’internet haut débit ou ceux de la téléphonie mobile permettent aux opérateurs de développer des solutions techniques enrichies et à moindre coût. Les téléassisteurs pourraient ainsi devenir, à moyen terme, des vecteurs de déploiement des solutions numériques innovantes d’alerte et de prévention.

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