365 jours de pression sans relâche, sur les élus locaux, via des courriers envoyés aux intercommunalités : voilà ce que promet le parti EELV (Europe Ecologie Les Verts). La réponse du berger à la bergère : le 19 mars dernier, le Préfet de l’Hérault rendait publique sa feuille de route, comportant les mesures à mettre en place pour améliorer la qualité de l’air. « Une compilation de mesurettes » selon Manu Reynaud, porte-parole EELV à Montpellier.
« Ca en devient théâtral », déplorait l’écologiste, ce mardi 5 juin, à Montpellier, journée mondiale de l’environnement. « Franchement, prévoir de sécuriser l’accès piétonnier à l’aéroport… mais qui va à pied à l’aéroport ? » EELV réclame tout d’abord des études sérieuses, notamment concernant la pollution de l’air par l’agriculture ou encore celle générée par la fameuse RD 189, qui relie Mauguio à la Grande Motte et est fort empruntée, surtout l’été.
Deuxième requête : la mise en place, le plus vite possible, d’une zone « basses émissions » à Montpellier, une zone qui serait interdite aux poids-lourds et aux véhicules utilitaires, comme a prévu de le faire Grenoble. Malheureusement, la principale cause de la pollution dans la région de Montpellier, ce sont les autoroutes A9 et A709… qui ne sont pas du ressort des élus locaux et ne seront donc pas visées par l’actuelle action d’EELV.
La France sur le banc des accusés européens
Reste que, pour symboliser leur mécontentement et leurs inquiétudes, deux militants écologistes ont escaladé, mardi, la statue emblématique de Montpellier, les Trois Grâces, pour leur mettre un masque anti-pollution sur le visage. Le 31 mars dernier, c’était une statue de la Place de la Concorde, à Paris, qui avait, elle aussi, été « masquée » de la sorte, pour alerter les passants sur la mauvaise qualité de l’air français.
Un air si mauvais, que la France s’est vue renvoyée, le 17 mai dernier, devant la justice européenne, pour non-respect des taux de pollution maximaux fixés par la Commission européenne et manquement à l’obligation de prendre des mesures appropriées. En janvier dernier, Bruxelles avait laissé une dernière chance à la France, en sus des six mises en demeure qui avaient déjà frappé Paris entre 2009 et 2017. Mais, faute d’actions concrètes (notamment dans la lutte contre le dioxyde d’azote (NO2), qui atteint des niveaux critiques, dans les grandes villes ), la Commission a fini par perdre patience.
R.-M.