Emploi : L’économie verte, des métiers qui émergent ou se transforment

Pour les moins de 35 ans, l'engagement social et environnemental de l'entreprise est un critère essentiel. Photo DR

Pour les cadres, l’engagement sociétal de l’entreprise devient un critère important, à prendre en considération au moment de choisir un poste. Selon l’étude de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), 76% ne rejoindraient pas une entreprise dont les activités sont néfastes pour l’environnement. Vers une mutation de l’économie…

Sous l’effet de la transition écologique, le verdissement des emplois va s’amplifier dans de nombreuses activités et entreprises, affirme l’Apec, notamment pour intégrer des modes de production et de consommation moins énergivores et plus durables. On a ainsi enregistré une progression de +21% des offres d’emploi cadres pour des “métiers verts” entre 2019 et 2021, selon une répartition inégale en focntion des régions…

L’Occitanie sur le podium des offres d’emplois cadres “verts”

Dans ce contexte, l’Occitanie tire plutôt bien son épingle du jeu. Si l’on observe la répartition par région des offres d’emploi dans les “métiers verts”, en 2021, l’Occitanie se tient à la troisième place avec 780 offres d’emploi cadres, seulement devancée par l’Ile de France (2836) et Auvergne-Rhône-Alpes (1306),

Il est vrai que, plus largement, avec le plan REPOS, l’Occitanie s’est fixé l’objectif de devenir la première région à énergie positive d’Europe d’ici 2050. Ce qui se traduirait, entre autres, par 100 % d’énergies renouvelables et plus de 94 000 créations d’emplois.

Les “métiers verts” recrutent à tous les niveaux, notamment chez les cadres… Photo DR

Le recrutement des cadres en Occitanie : https://corporate.apec.fr/files/live/sites/corporate/files/Nos%20r%c3%a9gions/pdf/occitanie-bilan-recrutements-2021-et-tendances-2022

“Le verdissement des emplois va s’amplifier”

En ce qui concerne plus spécifiquement les “emplois cadres”, l’Apec souligne que “sous l’effet de la transition écologique, le verdissement des emplois va s’amplifier dans de nombreuses activités et entreprises, notamment pour intégrer des modes de production et de consommation moins énergivores et plus durables…” d’autant que “le verdissement des emplois pourrait s’accélérer et concerner davantage d’emplois, sous l’effet de dispositifs visant, par exemple, à améliorer les bonnes pratiques énergétiques en entreprise.”

Ce qui fait dire à Gilles Gateau, Directeur général de l’Apec, que “face aux enjeux du changement climatique et de la raréfaction des ressources énergétiques, la transition énergétique devra être accélérée. La guerre en Ukraine ajoute à cette urgence. Les entreprises sont des acteurs clés de cette transition. Leurs activités sont appelées à se verdir, et donc tous les métiers y compris les métiers cadres. De nouvelles compétences devront être mobilisées via la formation initiale ou continue.”

Pour lui, “de nouvelles compétences devront être mobilisées via la formation initiale ou continue. Cc sont de nouvelles opportunités et perspectives professionnelles pour les jeunes diplômés et les cadres…”

L’engagement social et environnemental de l’entreprise devient un critère important

Une nouvelle conscience écologique occup les esprits des jeunes diplômés… Photo DR

Pour les entreprises, la transition écologique ne représente pas que des contraintes avec des impératifs de conformité (…) Elle constitue aussi pour elles, “une opportunité pour réduire leurs coûts de consommation énergétique. Cette transition devient également un argument clé de leur marque employeur, chaque effort de verdissement de l’activité pouvant être valorisé en externe.”

Ainsi, si aujourd’hui beaucoup d’entreprises arborent des labels verts, elles sont aussi de plus en plus nombreuses à mentionner leur engagement écologique
dans les offres d’emploi qu’elles publient, quels que soient le domaine d’activité et
le type de poste proposé.

Une nécessité, d’ailleurs, face au positionnement éthique d’un nombre croissant de diplômés. En effet, les cadres estiment désormais que l’engagement sociétal de l’entreprise est un critère important, à prendre en considération au moment de choisir un poste. Même s’il arrive derrière d’autres critères comme la rémunération ou l’intérêt des missions proposées.

Et ce critère pourrait devenir de plus en plus important à leurs yeux, d’autant que la majorité des cadres (76%) se dit prête à ne pas vouloir rejoindre une entreprise non respectueuse de l’environnement.

Les métiers “porteurs de sens” attirent de plus en plus

L’argent reste important, mais il ne suffit pas toujours… Photo DR

L’impact social ou environnemental de l’activité de l’entreprise est aujourd’hui pris en compte par 12% des candidats cadres… Et il monte à 16% chez les moins de 35 ans ! Selon Start – Les Echos “23,7%, c’est la proportion de jeunes diplômés des grandes écoles de commerce qui déclarent exercer une mission qui intègre l’aspect RSE (responsabilité sociale des entreprise, NDLR), selon la Conférence des Grandes Ecoles (2019). Ils sont seulement 10% chez les ingénieurs.” (*)

Cependant, l’appétence des candidats pour l’écologie et leur engagement personnel en la matière ne peuvent suffire à garantir leur recrutement10. En effet, les entreprises qui recherchent des cadres pour pourvoir des métiers verts, sont en
quête de profils très techniques :

La capacité à conduire des études techniques et/ou d’analyse de risques, et la capacité à élaborer des spécifications “s’imposent comme des prérequis. La connaissance des réglementations liées à l’environnement et les principes de développement durable sont également très souvent à maîtriser…”

Le salon AdNatura en octobre à Montpellier

Puisque nombre de métiers sont amenés à se verdir du fait de la transition écologique, souligne l’Apec, “il ne fait nul doute que la montée en compétences via la formation va prendre de plus en plus d’importance à l’avenir. La capacité des cadres à acquérir de nouvelles compétences par eux-mêmes et leur faculté à s’adapter à des environnements mouvants (nouvelles normes, nouveaux processus, nouveaux objectifs) devraient être de plus en plus prisées à l’avenir…”

Pour travailler au service de la transition énergétique et écologique ou de la biodiversité, de nombreuses formations existent, à tous les niveaux, du CAP au doctorat, menant à des métiers extrêmement divers. Pour en savoir plus, il peut être intéressant de se rendre au Salon national des professionnels  de l’écologie et de la biodiversité (AdNatura) qui se tiendra du 27 au 29 octobre prochains, au Parc des Expositions de Montpellier, à Pérols (Hérault).

Éclairages et synthèses – Focus sur les métiers en Occitanie document réalisé par Pôle emploi (septembre 2021) : Les métiers de l’environnement, développement durable

Philippe MOURET

Zoom sur l’École de la transition écologique : Il n’y a pas que les cadres : former des jeunes de 15 à 25 ans, en décrochage scolaire ou éloignés de l’emploi, à des métiers porteurs de sens : cette école a tout bon ! Après un 1er établissement implanté à Lahage près de Toulouse, “des écoles vont voir le jour d’ici début 2022 en Aveyron, dans le Gers et dans le Gard”, annonce Frédérick Mathis, président de la Fondation ETRE. Pour en savoir + : c’est ici !
(*) La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est définie par la commission européenne comme « l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes ». L’entreprise qui déploie une démarche de RSE va donc chercher à développer des pratiques plus éthiques et plus durables dans son mode de fonctionnement de façon à contribuer aux enjeux de développement durable.

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