Économie : L’Insee révéle l’impact de la crise sanitaire en Occitanie

La restauration, les bars, figurent parmi les activités économiques le plus durement impactées. Et ce n'est malheureusement pas fini ! Photo D.-R.

L’activité économique en Occitanie connaîtrait une baisse de 33 % par rapport à une situation normale, du fait de la crise sanitaire. Soit une ampleur comparable à celle de l’ensemble de la France métropolitaine souligne un rapport de l’Insee. La Haute-Garonne serait le département le plus impacté, le Gers, la Lozère et l’Aveyron les plus épargnés. L’Hérault est dans une position intermédiaire, proche de la moyenne métropolitaine.

En ce qui concerne l’emploi : 57 % des emplois (salariés ou non salariés) de l’Occitanie sont dans des secteurs d’activités très fortement ou fortement impactés par la crise sanitaire, soit une proportion légèrement plus faible que pour l’ensemble de la métropole (59 %). Et les déclarations d’embauche au premier trimestre de 2020 sont en baisse de 7,7% en Occitanie (8% pour la France entière), entraînant une hausse considérable du nombre de demandeurs d’emploi.

Haute-Garonne, le département le plus impacté de la région

Le bâtiment est un des domaines les plus durement touchés… Photo d’archives D.-R.

Selon l’institut de la statistique l’activité économique française serait globalement en baisse de 33% par rapport à “une situation normale”, du fait de la crise sanitaire. Un chiffre “historique” qui se retrouve dans la même proportion en Occitanie, particulièrement marqué en Haute-Garonne (-37%), moins fortement dans le Gers et la Lozère qui connaissent l’impact le plus faible : -29%.

Naturellement, parmi les secteurs les plus fortement impactés (activité réduite de plus des deux tiers par rapport à une période normale) figurent la restauration, l’hébergement, le commerce non-alimentaire et la construction. La Haute-Garonne est la plus touchée en raison de la présence importante d’industries sur son territoire.

Les transactions par carte bancaire en chute libre

Photo D.-R.

Autre effet de la crise, une diminution conséquente des transactions par carte bancaire. Ainsi, par rapport à l’année précédente, le montant des transactions diminue fortement en Haute-Garonne et dans l’Hérault (-59%), départements des deux métropoles de la Région qui attirent, en temps normal, une importante clientèle d’autres départements. D’autant qu’avec l’annonce du confinement, une partie de leurs populations (les étudiants notamment) sont partis se confiner dans leurs familles…

La diminution est également importante dans les Hautes-Pyrénées (-58%) et les Pyrénées-Orientales (-56%), départements très touristiques en hiver, qui ont également vu leurs populations baisser avec l’annonce du confinement. A l’inverse, la baisse est un peu moins forte dans le Lot (-44%), le Gers, l’Ariège (-43%) et la Lozère (-41%), départements qui ont gagné en population avec le confinement…

Economies d’énergie et pollution en net recul

La consommation journalière d’électricité a baissé de 16% par rapport à la même période de 2019. Photo D.-R.

Tout cependant n’est pas forcément sombre. Si la baisse de l’activité économique a des retombées négatives, elle réserve aussi quelques bonnes nouvelles. Ainsi on a pu constater une baisse de la consommation d’énergie : dans l’ensemble de la région Occitanie, la consommation journalière moyenne d’électricité est en baisse de 21% durant les sx premières semaines de confinement.

Confinement qui a également entraîné une forte réduction des déplacements de la population et une baisse du transport de marchandises. Le trafic routier est naturellement devenu beaucoup plus fluide : la congestion de la circulation a été divisée par 5,1 à Toulouse et par 3,7 à Montpellier ! Avec la forte baisse du trafic routier, la qualité de l’air s’est nettement améliorée sur l’ensemble du territoire.

A Toulouse, seule agglomération d’Occitanie pour laquelle des données sont disponibles, “la concentration moyenne journalière en oxyde d’azote NOx (polluants principalement émis par le trafic routier) a chuté de 70%…” Et on observe la même tendance pour l’ensemble de l’agglomération toulousaine (source Atmo), précise l’Insee. Ah ! Si ça pouvait durer !

Philippe MOURET

L’enquête complète est à consulter sur https://www.insee.fr/fr/statistiques/4473296

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