Économie : Alès au coeur de la reconquête industrielle des territoires

Décembre a vu la signature du Contrat d'industrie d'Alès (Gard). Ici le préfet de Région en copagnie des élus alésiens... Photo D.-R.

Étienne Guyot, préfet d’Occitanie, préfet de la Haute-Garonne, Fabrice Verdier, représentant la présidente de la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée Carole Delga, et Max Roustan, maire d’Alès et président d’Alès agglomération, ont signé, avec leurs partenaires, le Contrat du Territoire d’Industrie d’Alès. Depuis 2016, la Région Occitanie a accompagné près de 8 200 entreprises, pour un montant total de plus de 460 M€

Le lancement d’un programme national pour construire l’avenir de l’industrie dans une démarche partenariale avait été annoncé par le Premier ministre en novembre 2018. Il s’inscrit dans ce qui est défini comme “une stratégie gouvernementale de reconquête industrielle des territoires et de résorption des fractures territoriales.”

Comités locaux et pilotage confié aux Conseils régionaux

La France compte désormais 146 de ces Territoires d’industrie pour lesquels l’État et ses opérateurs ont engagés 306 millions d’euros, sur des actions concrètes. On explique que “l’objectif de la démarche Territoires d’industrie est de réunir l’ensemble des pouvoirs publics (collectivités territoriales, EPCI, Etat, opérateurs, etc.) et les industriels afin d’identifier les besoins du territoire et de concentrer les moyens d’actions pour répondre à ces besoins.”

Le pilotage du programme à été confié aux Conseils régionaux, jugés comme le meilleur échellon pour coller aux logiques locales. Une fois le “ciblage” des territoires concernés établi, il s’agit d’établir une gestion décentralisée. Les projets sont d’abord gérés et animés par des comités locaux (industriels, maires, présidents d’EPCI…) et la démarche est pilotée au niveau régional par le Conseil régional qui établit la concentration des moyens, à la fois financiers et techniques (simplification des procédures, etc).

Pour le préfet de Région, Etienne Guyot, “c’est par la reconquête et le développement économique de chacun de nos bassins industriels que nous poserons les bases du rééquilibrage de notre territoire régional et contribuerons à en résorber les fractures.”

Dix “Territoires” concernés en Occitanie

En Occitanie, la démarche Territoires d’industrie a été installée le 5 février 2019. Et le 25 mars s’est tenu le premier comité de suivi régional, présidé par Carole Delga. Elle concerne dix territoires (*). Ces dix territoires d’Occitanie “font état de nombreuses forces structurelles avec notamment des industries mécaniques de pointe, pour l’aéronautique, l’automobile et le ferroviaire, des industries chimiques, une industrie de santé très dynamique, un secteur énergétique de premier plan et un tissu agroalimentaire solide et varié” soulignent les services de l’Etat.

La signature du contrat à Alès, en décembre 2019… Photo D.-R.

Le contrat du territoire d’industrie d’Alès est le troisième qui est signé dans la région. Cette signature met en lumière un des plus importants pôle productif régional, doté de 4000 emplois industriels, de filières d’excellences et d’un écosystème local associant les entreprises, des organismes de recherche et de formation. Il est piloté par un élu, Jalil Benabdillah (premier vice-Président d’Alès Agglomération) et un industriel, Yann Belhomme, directeur dénéral de Duqueine Engineering, écurie française de sport automobile.

Le bassin d’Alès “vivier particulièrement dynamique

Ma première priorité, c’est l’emploi. Sans une ambition forte en matière d’aide aux entreprises du territoire, c’est une bataille que nous ne pouvons gagner. C’est la raison pour laquelle la Région Occitanie a déployé d’importants dispositifs d’aides (…) Les contrats Territoires d’industrie viennent compléter l’accompagnement proposé par la Région. Le bassin d’Alès est un vivier particulièrement dynamique, où la construction collective relève désormais presque de la tradition” a souligné la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga.

Au centre, le préfet Etienne Guyot (enre Max Roustan et Christophe Rivenq) lors de sa visite à Alès… Photo D.-R.

Le projet du territoire d’industrie d’Alès intègre 10 actions dont : le projet Think & Mate, smart Factory porté par l’Institut Mines Télécom d’Alès vise à accompagner la transition des entreprises, notamment en matière de numérique. Cette plateforme collaborative de services (espace de travail virtuel qui centralise tous les outils liés à la conduite d’un projet) “offrira, de façon coordonnée et transversale un accompagnement couvrant le cycle de vie complet des produits et traitant de problématiques liées à la transition numérique des entreprises et à la fabrication additive.” 

Autre projet mis en avant : l’extension du Pôle mécanique d’Alès. Porté par Alès Agglomération, ce projet a pour but de favoriser l’accueil de nouvelles entreprises et de poursuivre le développement de la filière d’excellence “Sports mécaniques et mobilité durable“.

Quant au Campus Numérique Digit’Alèsdéjà opérationnel, il accueille dans un même lieu l’école régionale du numérique Coda by Simplon, le CNAM Occitanie, le tiers-lieu @formation de la région Occitanie, des startups locales du digital. Le rapprochement de ces structures devrai permettre de coordonner un écosystème de compétences digitales et de le rendre accessible aux PME et PMI locales.

Des retombées pour tout le tissus économique du Territoire concerné

Enfin, les entreprises industrielles du territoire pourront bénéficier d’une opération régionale spécifique aux dix Territoires d’Industrie à destination des salariés. En effet, la DIRECCTE Occitanie a réalisé une convention avec l’OPCAIM (Organisme paritaire collecteur agréé pour l’industrie metallurgique) afin de réaliser une action de développement de l’emploi et des compétences, destinée à faire évoluer les compétences des entreprises de la métallurgie sur la période 2019-2021…

La conclusion à Max Roustan (maire d’Alès, président d’Alès agglomération) : “À travers ce contrat l’écosystème alésien, est une fois de plus reconnu comme un Pôle industriel de premier plan, riche de ses entreprises innovantes qui ne cessent de se développer, d’investir et de créer des emplois, ce qui est ma priorité et celle des élus communautaires…”

Philippe MOURET

(*) Dix territoires d’industrie en Occitanie, tels qu’ils sont présentés sur le site de la Préfecture de Région :
  • Aurillac – Figeac – Rodez : Marqué par une forte culture industrielle, ce bassin présente un dynamisme important dans les domaines de l’aéronautique, de la mécanique et de l’outillage.
  • Bassin d’Alès : Initialement empreint d’une tradition minière, le bassin alésien a engagé sa mutation dès les années 1970 pour faire éclore un tissu de sous-traitance relativement dense. Son développement est aujourd’hui centré autour de quelques filières stratégiques : mécanique et mobilité durables, agroalimentaire, éco-industries, sous-traitance industrielle et industrie de pointe.
  • Béziers-Sète : Bénéficiant du dynamisme apporté par le port de Sète, ce territoire poursuit son développement sur des secteurs industriels ciblés que sont la mécanique de précision et la maintenance industrielle, les énergies renouvelables et la logistique/transport.
  • Castelnaudary Castres : Ayant connu des mutations récentes, le bassin de Castelnaudary est un point focal de l’activité industrielle du département de l’Aude, avec un fort pôle agroalimentaire, ainsi que quelques niches économiques. Doté d’une forte culture entrepreneuriale, Castres est notamment un vivier de pointe pour les industries et technologies de santé.
  • Gard Rhodanien : Le territoire bénéficie d’un réel dynamisme dans le secteur de l’énergie (nucléaire sur les sites de Marcoule & Tricastin) des technologies de pointe pour l’environnement et les industries agroalimentaires.
  • Interdépartemental Gers Tarn-et-Garonne : Constituant une réelle interface entre Toulouse et les départements du Gers et du Tarn-et-Garonne, le territoire a une opportunité de consolider ses deux pôles d’excellence majeurs dans la sous-traitance pour l’aéronautique et l’innovation dans le domaine agroalimentaire.
  • Narbonne : Bénéficiant d’une dynamique créée par les activités maritimes et portuaires, le narbonnais possède de réelles opportunités de développement dans les éco-industries et l’éolien flottant.
  • Pau – Tarbes : Ce territoire interrégional possède une forte identité industrielle en raison de la présence historique de grands groupes industriels. Il se mobilise pour accroitre son positionnement dans les industries de pointe : mécanique, aéronautique et ferroviaire.
  • PETR Comminges et Nestes : Ce territoire possède des atouts variés, notamment autour de l’exploitation des ressources naturelles – bois en particulier – et accueille des grands sites industriels dans le domaine de l’automobile et de l’industrie lourde qui sont à l’origine de son dynamisme.
  • PETR d’Ariège : malgré les crises des secteurs traditionnels textiles en Pays d’Olmes, la vocation industrielle de ce territoire se maintient en tirant notamment parti du développement de la filière aéronautique.