Écologie et politique : mariage impossible ?

L’Occitanie a pris un tournant vert depuis les récentes élections européennes. Le parti écologique est arrivé deuxième à Montpellier (avec plus de 22 % des voix) et Toulouse (21,27 %). Près d’un mois après ces résultats, quels sont leurs espoirs et attentes des associations écologiques ?

Le but d’Ecodiv est aussi de recenser et contrôler les habitats de la faune : ici, c’est le logis de chauves souris qui est visité. Photo : Ecodiv

Quelques secondes d’hésitation et des rires nerveux. Ce sont les premières réponses obtenues. Puis une phrase résonne, tranchante : “Là-haut, on ne fait pas beaucoup pour l’écologie.” La réaction des bénévoles interrogés est mitigée. À Quissac (Gard), les membres de l’association Envie d’environnement estiment que “les partis verts n’apporteront pas grand-chose tel qu’ils sont constitués actuellement”. Si tous les défenseurs de la nature sont satisfaits des scores obtenus à l’échelle nationale ou locale, une question reste en suspens : et maintenant ? Aucun n’ose formuler une réponse trop enthousiaste.

Le départ de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique et solidaire est encore lourd de sens. “Cela a bien prouvé l’inertie des pouvoirs en place”, selon Jean Muratet, naturaliste et membre fondateur de l’association audoise Ecodiv. Quand on lui parle du futur, il se dit circonspect, mais il se prend aussi à espérer que des moyens soient mis en place sur le terrain pour faciliter et accélérer la transition écologique.

Une affaire de citoyens

Donner plus de moyens aux associations locales. La revendication est partagée par Adrien Guetat, membre de l’association Reveas (Restauration écologique et valorisation d’un espace appaméen solidaire), située à Pamiers, dans l’Ariège. “Aujourd’hui, c’est difficile de motiver des structures ou des entreprises pour qu’on nous suive dans des projets”, témoigne-t-il. “Il y a encore beaucoup de boulot. Être sensibilisé au changement climatique, c’est bien. Maintenant, il faut passer le cap de la lamentation et aider les collectifs à être plus efficaces.”

Du côté de Nîmes, l’association Solessa salue la prise de conscience des électeurs et l’interdiction des plastiques jetables d’ici 2021, mais elle tire aussi la sonnette d’alarme. “Ni la politique ni les lois ne feront bouger les choses. Il n’y a que les consommateurs pour ça”, rappelle Oriane Burckel de Tell, la cofondatrice. Et d’ajouter : “Chacun doit changer son mode de consommation. Dès qu’on jette un emballage, il faut se poser les bonnes questions. Va-t-il vraiment être recyclé ? Va-t-il être enfoui, ou pire, envoyé vers un pays asiatique ?”

M.D.