Écologie : Des initiatives citoyennes pour se mettre au vert

De gauche à droite : Roseline, Anne-Marie et Annie, de l’association Geckologis, accompagnées d’un jeune couple pour leur faire visiter le terrain du futur habitat participatif. Photo : Mélanie DOMERGUE

Prendre soin de la nature et de l’humain. De plus en plus de personnes optent pour un mode de vie alternatif dans un éco-village ou un éco-hameau. Il en existe pour l’instant moins d’une dizaine en Occitanie. Pour d’autres l’écologie passe par l’insertion ou la défense des océans. Dis-Leur ! est allé à la découverte de ces initatives citoyennes qui fleurissent dans la région.

“Là, on passe à côté de la maison commune.” L’herbe camoufle le bruit de nos pas. À l’horizon, il n’y a que verdure, chênes verts et cistes. Anne-Marie, Roseline et Annie sourient en arpentant le terrain de 4 350 m². Rien n’est encore construit, mais ces membres de la SAS coopérative Geckologis imaginent déjà à quoi va ressembler leur projet d’habitat participatif.

Futur éco-quartier participatif cherche résidents

Implanté dans le futur éco-quartier de Sanilhac-Sagriès, près d’Uzès (Gard), il sera composé de 12 logements (allant du T2 de 50 m² au T4 de 85 m² en duplex) et d’espaces partagés autour d’une olivette.

Pour l’instant, sept habitants ont réservé leur emplacement. Ils sont à la fois associés et coopérateurs impliqués dans la gestion de la SAS : ils en détiennent des parts sociales, à hauteur de 20% de la valeur de leur logement. Les locataires paieront ensuite un loyer tous les mois.

L’association recherche toujours d’autres résidents. Chacun est porteur d’une voix et participera aux étapes de création de son logis, principalement construit avec des matériaux locaux (paille, pierre, terre), géo et bio sourcés. Les travaux devraient démarrer début 2020.

Remettre en cause son mode de vie

Tout est parti de la volonté de la mairie, en 2016, de créer l’éco-quartier du Vedel Haut de Sanilhac. “Nous venons de villes et d’horizons différents. Notre but est de vivre autrement, en se reconnectant avec la nature et en reconstruisant du lien social entre les générations“, explique Anne-Marie. Le budget pour réaliser cet habitat est estimé à 3 millions d’euros.

Remettre en cause son mode de vie et en adopter un autre ; c’est ce qu’on fait aussi à l’éco-hameau de Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne. “Un hectare est réservé à la partie construction individuelle, et deux autres sont gérés de manière collective”, explique Daniel Vivas, habitant chargé du potager en permaculture.

On ne connaissait pas l’Ariège,

mais on s’est rendu compte que

cette zone de 50 hectares

avait un vrai potentiel

de reconnexion à la terre.”

L’éco-village de Pourques. Photo : M.D.

Les repas y sont pris en commun et les tâches se partagent en fonction des orientations et dispositions de chacun. Les décisions importantes sont prises au sein du Conseil et au consentement. Ce désir de commencer une nouvelle vie, de gagner en autonomie, on le retrouve du côté de l’écovillage de Pourgues, dans la commune du Fossat, en Ariège.

L’éco-village s’aligne sur l’éducation démocratique. Elle assure une grande liberté et une voix à chacun. “Le projet a débuté en 2016, on a accueilli les premiers habitants en mars 2017. Il y avait beaucoup de citadins parmi eux”, se souvient David. “On recherchait un terrain depuis longtemps. On ne connaissait pas l’Ariège, mais on s’est rendu compte que cette zone de 50 hectares avait un vrai potentiel de reconnexion à la terre.”

Depuis, les écohabitants essaient même de tendre vers l’autonomie alimentaire, avec 400 m² de potager. Il devrait bientôt atteindre les 1600 m². Les résidents ont aussi replanté 300 arbres, en majorité fruitiers, et créent des haies brise-vent. Un travail et une harmonie auxquels les visiteurs peuvent venir assister.

Mélanie DOMERGUE

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