Laure Dalon à pris ses fonctions de directrice du musée des Augustins le 1er octobre. Elle succède à Axel Hémery qui occupait cette fonction depuis 2008. Directrice des musées d’Amiens depuis 2017, elle a piloté l’important chantier de rénovation du Musée de Picardie puis la réouverture de ce musée-modèle du XIXe siècle en mars 2020. D’abord élève en classe préparatoire au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse, elle a été diplômée de l’École nationale des Chartes en 2006.
Pouvez-vous tout d’abord nous résumer votre parcours depuis le lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse ?
Au lycée Pierre-de-Fermat, je préparais le concours d’entrée à l’Ecole nationale des Chartes. J’ai obtenu ce concours en 2002 et donc poursuivi mes études à Paris. A l’Ecole des Chartes, je me suis spécialisée en histoire de l’art et j’ai rédigé une thèse consacrée à Antoine Bourdelle et l’enseignement de la sculpture, partiellement publiée en 2008. J’ai ensuite préparé et obtenu le concours de l’Institut national du Patrimoine en 2008. C’est à Amiens que j’ai occupé mon premier poste de conservateur : entre 2009 et 2012, j’étais responsable des collections beaux-arts du Musée de Picardie.
En 2012, j’ai rejoint la Réunion des Musées nationaux – Grand Palais en qualité d’adjointe au directeur scientifique. J’ai notamment assuré le co-commissariat des expositions Cartier. Le style et l’histoire (Grand Palais, 2013), Hokusai (Grand Palais, 2014), Fantin-Latour. A fleur de peau (Musée du Luxembourg, 2016). Je suis revenue à Amiens en 2017, pour prendre la direction des Musées d’Amiens et notamment superviser la rénovation du Musée de Picardie (2017-2020).
Qu’est-ce qui vous a séduite dans ce retour à Toulouse dans ce musée des Augustins rénové ?
Je suis restée attachée à Toulouse, qui a été une ville importante à l’orée de ma vie d’adulte. La perspective d’accompagner le musée des Augustins dans une mue importante – les travaux ne sont pas encore achevés – m’a semblé être une formidable occasion de revenir à Toulouse ! Le temps de rénovation d’un lieu culturel, a fortiori d’un musée, est une période complexe mais extrêmement stimulante. C’est un temps privilégié pour se réinterroger sur l’identité d’un lieu, sur sa place dans une ville et un territoire, sur ce qu’il a à nous raconter, sur les attentes des visiteurs… J’ai beaucoup aimé répondre à toutes ces questions à Amiens, je suis très heureuse de me les reposer ici !
Quelles orientations souhaitez-vous donner au musée ?
J’ai quelques intuitions et des envies, bien sûr, mais j’attends d’être vraiment arrivée pour mûrir et préciser tout cela ! Le premier défi consiste à mes yeux à faire vivre le musée durant ce temps de fermeture, à faire partager aux habitants l’activité, les travaux… C’est essentiel pour que chacun puisse se réapproprier ce lieu si emblématique de l’histoire de la ville. En parallèle, il faut poursuivre le travail sur le parcours du musée et bâtir la programmation en prévision de la réouverture. Dans tous les cas, physiquement ou symboliquement, il faut ouvrir le musée des Augustins !
Vous aviez consacré une thèse au sculpteur Bourdelle, quelle sera la place des artistes régionaux ?
Un musée comme le musée des Augustins, musée des beaux-arts de Toulouse, a une double identité : les collections sont riches d’œuvres d’artistes régionaux, à valoriser, parfois à révéler, mais elles sont aussi le reflet d’une histoire de l’art plus générale, une synthèse unique pour comprendre le monde dans lequel on vit aujourd’hui. L’enjeu est de trouver le bon équilibre entre les deux, pour satisfaire toutes les attentes, tout en créant de la surprise pour les visiteurs.
Propos recueillis par Philippe MOURET
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