D’ici un demi-siècle, notre région se sera enrichie de 824 000 habitants, la plus forte progression de l’Hexagone. Et deviendrait la 5e région la plus âgée de France. La croissance de la population serait portée uniquement par des arrivées plus nombreuses que les départs.
Si les prévisions de l’Institut de la statistique (Insee) visent juste, l’Occitanie comptera 6,7 millions d’habitants en 2070. La population de notre région augmentera de 824 000 habitants d’ici 50 ans. Ce serait la progression la plus forte des régions de France métropolitaine. Malgré des décès supérieurs aux naissances, la région gagnerait des habitants grâce aux flux migratoires, les arrivées étant plus nombreuses que les départs. L’Occitanie deviendrait ainsi, et ce, dès 2028, la 3e région de France la plus peuplée derrière l’Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes et devant la Nouvelle-Aquitaine. Une attractivité record de l’Occitanie qui ne se dément pas comme Dis-Leur vous l’a expliqué ICI.
Les plus de 65 ans en hausse de 835 000 personnes
Cependant, la croissance de la population ne resterait pas à ce même rythme soutenu sur ce demi-siècle. Les causes ? Le vieillissement de la population, avec un nombre d’habitants de plus 65 ans en hausse de 835 000 personnes ! C’est l’effet des générations du baby-boom mais aussi grâce à l’allongement de l’espérance de vie. Celle-ci atteindrait 88,9 ans pour les femmes et 86,9 ans pour les hommes en 2070. “L’écart d’espérance de vie à la naissance entre les femmes et les hommes continuerait de se réduire ; il ne serait plus que de deux ans en faveur des femmes en 2070, contre 5,6 ans en 2018. En conséquence, le déséquilibre femmes/hommes aux grands âges s’atténuerait.
La 5e région de métropole la plus âgée en 2070
Par exemple, seuls 33 % des individus âgés de 85 ans ou plus en Occitanie étaient des hommes en 2018 ; ils seraient 42 % en 2070. Par ailleurs, l’Occitanie resterait “la 5e région de métropole la plus âgée en 2070, derrière la Corse, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et Bourgogne-Franche-Comté. L’âge moyen de ses habitants atteindrait 48,4 ans en 2070, en hausse de 5,7 ans par rapport à 2018″.
Baisse du nombre de jeunes
Quant aux jeunes de moins de 20 ans, ils seraient 96 000 en moins. La croissance de la population serait portée uniquement par des arrivées plus nombreuses que les départs. La hausse des naissances faiblirait jusqu’en 2040n avant de se stabiliser
“à 55 000 naissances par an à partir de 2055” et de remonter ensuite par le jeu du taux de fécondité ; le nombre de femmes aux âges les plus féconds, entre 25 et 35 ans, baissera en 2040 avant de remonter en 2055.
Haute-Garonne, Hérault : fortes croissances
Parmi les treize départements d’Occitanie, la Haute-Garonne et l’Hérault se distingueraient par de fortes croissances de population alors que les Hautes-Pyrénées, l’Aveyron, le Lot et la Lozère perdraient des habitants.
Hérault et Haute-Garonne sont parmi les quatre départements de France métropolitaine où la population augmenterait le plus. La Haute-Garonne avec 1 757 000 habitants en 2070 (+ 376 000 depuis 2018) et l’Hérault avec 1 479 000 habitants
(+ 320 000) représenteraient 85 % de l’évolution de la population régionale dans les 50 prochaines années. L’Hérault serait le 2e département métropolitain le plus dynamique avec un taux de croissance de + 0,47 % par an entre 2018 et 2070 (ex-æquo avec la Gironde et derrière la Loire-Atlantique) alors que la Haute-Garonne (+ 0,46 %) arriverait en 4e position. La Haute-Garonne deviendrait le 7e département français le plus peuplé en 2070 (contre le 13e en 2018). L’Hérault se classerait 11e, progressant de sept places.
Et des départements d’Occitanie en baisse
Hautes-Pyrénées, Aveyron, Lot et Lozère compteraient, eux, moins d’habitants dans 50 ans. Dans le détail, le département des Hautes-Pyrénées compterait 220 000 habitants en 2070. Il serait le seul de la région à perdre régulièrement de la population sur l’ensemble de la période avec – 9 000 personnes en un demi-siècle.
L’Aveyron, le Lot et la Lozère compteraient également moins d’habitants en 2070 qu’en 2018, mais avec un recul plus limité. Après une période de légère croissance (environ + 0,1 % par an entre 2018 et 2030), tous trois atteindraient leur pic de population à l’horizon 2040. Ensuite, les déficits naturels deviendraient plus forts que les excédents migratoires. Le Lot serait le département français avec la 4e plus forte contribution négative du solde naturel entre 2018 et 2070 (– 1,03 % par an). D’autre part, il serait le 2e département ayant la plus forte contribution positive du solde migratoire (+ 1,01 % par an).
Dynamiques migratoires compenseront
La population augmenterait modérément dans les sept autres départements
La population progresserait modérément entre 2018 et 2070 dans les départements de l’Ariège, de l’Aude, du Gard, du Gers, des Pyrénées-Orientales, du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Pour ces sept départements, les déficits naturels se creuseraient au cours de la période. Les dynamiques migratoires permettraient de compenser ces déficits mais de plus en plus difficilement.
En 2070, la proportion de seniors serait la plus élevée de la région Occitanie dans le Lot (42 %, 3e de France métropolitaine) et dans le Gers (40 %). C’est dans ces départements, ainsi qu’en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales, que la part des 65 ans ou plus progresserait le plus fortement, gagnant de 12,5 à 13 points entre 2018 et 2070. Elle progresserait plus modérément dans l’Hérault, la Haute- Garonne et le Tarn (de 8,4 à 9 points).
Toujours plus de seniors…
En 2070, il y aurait plus de seniors que de jeunes de moins de 20 ans dans tous les départements de la région. “De 125 seniors pour 100 jeunes en Haute-Garonne et
154 seniors pour 100 jeunes dans l’Hérault, le rapport atteindrait 304 seniors pour
100 jeunes dans le Lot”, indique encore l’étude de l’Insee. Avec 54,7 ans d’âge moyen, ce département ferait d’ailleurs partie des dix départements français les plus âgés en 2070, avec le Gers et l’Ariège. À l’opposé, la Haute-Garonne resterait parmi les départements de France métropolitaine les plus jeunes avec une moyenne d’âge de 44,5 ans.
Olivier SCHLAMA
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Définitions :
– Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours de l’année.
– Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année.
– L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité par âge de l’année considérée.
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