Couple : Les Pacs presque aussi nombreux que les mariages en Occitanie

Les couples se portent plutôt bien en Occitanie, où le Pacs talonne désormais le mariage... Photo D.-R.

Moins de mariages, mais plus de Pacs… Selon une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) les Pacs représentent 46% des unions en Occitanie. Autres constatations : L’âge moyen des mariés et des pacsés ne cesse d’augmenter. Et depuis dix ans, le nombre de divorces est stable, tandis que le nombre de ruptures de pacs progresse rapidement.

La législation sur les unions a connu deux évolutions majeures au-cours des dernières décennies : La création du Pacte civil de solidarité (Pacs – *) en 1999 et l’autorisation du mariage entre deux personnes du même sexe, en 2013

Moins de mariages, de plus en plus de Pacs

Mariage ou Pacs, le couple se porte bien en Occitanie… Photo D.-R.

L’Insee constate que “en 2018, 20 302 mariages ont été célébrés en Occitanie, dont (…) 3.2% concernent des personnes de même sexe”, au-dessus de la moyenne nationale puisque “en France métropolitaine, cette proportion est de 2,8%.” Dans la Région, le Pacs connaît quant à lui un grand succès : 16 972 Pacs ont été conclus en 2016 (dont 3,5% par des conjoints du même sexe – 3,7% en France).

Si la baisse du nombre de mariages en Occitanie depuis 1975 (-29%) est importante, elle est cependant moins prononcée que sur l’ensemble du territoire national qui se situe à 41% ! En effet, sur la période concernée, la population de l’Occitanie a augmenté “deux fois plus vite que la moyenne métropolitaine”, note Laurent Frénois de l’Insee, chargé de l’étude, soulignant que : “Les arrivées nombreuses, en particulier de jeunes de moins de 20 ans et de trentenaires ont contribué à amortir la baisse du nombre de mariages dans la région…”

Ainsi, en Occitanie, en 2018, 74% des mariages unissent des couples dont au moins l’un des deux n’est pas né dans la région. Cette proprotion “n’est que de 61%” pour l’ensemble des régions métropolitaines…

Baisse des mariages entre personnes du même sexe

Les mariages entre personnes du même sexe ont un peu baissé. Photo D.-R.

Fait notable : le nombre de mariages entre personnes du même sexe avait atteint 968 célébrations en 2014, première année complète après l’ouverture mi-2013 du mariage aux conjoints de même sexe. Il baisse les années suivantes pour s’établir à 647 mariages enre personnes du même sexe en 2018. Soit 5 ans après la célébration du premier mariage gay entre Vincent et Bruno, le 29 mai 2013 en mairie de Montpellier (Hérault) par la maire Hélène Mandroux.

La Haute-Garonne, championne du Pacs

Les Pacs représentent 46% des unions en Occitanie (chiffre de 2016), comme au niveau national. Parmi les département de la Région, la Haute-Garonne affiche la plus forte proportion de Pacs (54%). Les couples jeunes et diplômés, qui choisissent plus souvent le Pacs, y sont proportionnellement plus nombreux que dans le reste de l’Occitanie. A l’inverse, dans le Gard ou le Lot, le Pacs ne représente que 40% des unions.

“Il y a plusieurs raisons pour choisr le Pacs”, commentee Amélie, 30 ans, enseignante en Haute-Garonne, qui explique par ailleurs : “Il y a la question du coût. Pas de cérémonie, pas de robe, etc. Et puis, cela ne faisait pas longtemps qu’on était ensemble, mais on voulait quand même officialiser notre relation. Le Pacs c’est un engagement, mais plus minime, qui peut se rompre par simple courrier…”

C’est justement cette vision, qu’elle définit comme “une version low-cost du mariage”, qui renforce la position d’Alice, installée en profession libérale en Haute-Garonne : “Nous, dit-elle, on s’est mariés pour respecter la tradition, pour la cérémonie avec la famille et les proches et pouvoir se marier à l’église, aussi (…) et je voulais avoir le même nom que mon mar et mes enfants, plus tard (…) ce n’est pas juste un papier qu’on signe, c’est le début d’une famille, de quelque chose qu’on construit sur le long terme”, souligne-t-elle.

Alice souligne toutefois : “Après c’est très subjectif et ça dépend de ce qu’on attend de sa relation de couple. C’est bien que le Pacs existe pour ceux qui ne souhaitent pas se marier, ça permet d’officialiser le statut de son conjoint, parce que sinon légalement tu n’as droit à rien et ça peut être compliqué sur le long terme, surtout quand il y a des enfants…”

Comme sur l’ensemble du pays, l’âge auquel on “officialise” son couple est devenu plus tardif : en 2018 il a été en moyenne de 39,7 ans pour les hommes et 37 pour les femmes. Soit 3,3 ans de plus qu’une décennie plus tôt… Selon l’Insee, “plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette évolution, comme l’allongement des études, ainsi que le développement de l’union ibre et du Pacs, qui précédent parfois un mariage.”

Pour le Pacs aussi, l’âge de l’union recule, et aussi un peu plus en Occitanie que sur le reste du pays : 35,7 ans pour les hommes, 33,6 pour les femmes.

44% des Pacs dissouts pour… se marier !

Environ 12 000 divorces par an en Occitanie. Photo D.-R.

Enfin, il faut bien parler aussi des couples qui ne marchent plus. En Occitanie, le nombre des divorces est stable depuis une dizaine d’années (environ 12 000 par an). La baisse remarquée à partir de 2017 correspondant surtout à un changement législatif, les notaires pouvant désormais enregistrer les divorces par consentement mutuel (environ la moitié des divorces).

En 2016, 7 490 Pacs ont été dissous en Occitanie. Les ruptures de Pacs connaissent “une dynamique particulièrement soutenue (…) multipliées par 3,4 depuis 2007” constate l’Insee. Les Pacs sont rompus pour deux raisons principales : commun accord entre les partenaires (53%) et mariage (44%), ce qui n’est donc qu’un changement de statut pour un couple qui demeure uni.

Philippe MOURET

(*) Le Pacte civil de solidarité (Pacs) est un contrat entre deux personnes majeures, de sexe différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune. Promulgué par la loi du 15 novembre 1999, il établit des droits et des obligations, entre les deux contractants. Il peut être dissout par simple déclaration adressée au tribunal d’instance ou au notaire, et de façon autmatique par le mariage ou le décès de l’un ou l’autre des deux contractants.

Dis-Leur ! et le couple…