Cosy mystery : 13 à table… Dans le Gers des 60’s, Alexandre Léoty mène l’enquête

Alexandre Léoty, passe avec aisance du thriller au cosy mustery... Photo C.-L.

“Je suis un fan absolu d’Agatha Christie, dont la collection complète garnit ma bibliothèque, sourit Alexandre Léoty. J’avais en tête depuis longtemps de me lancer dans l’aventure du cosy mystery. Une ambiance rétro, une atmosphère ouatée, des personnages hauts en couleurs et, bien entendu… un meurtre à résoudre.” A découvrir sans attendre : Le mystère de L’Oie Bleue chez TDO Editions.

Ils sont treize. Treize inconnus rassemblés bien malgré eux dans cette auberge étrange où le temps semble s’être figé, tandis qu’un orage d’une violence inouïe dévaste les paysages vallonnés de la Gascogne.

Une horloge comtoise qui égrène les heures, un douillet feu de cheminée et quelques verres d’eau-de-vie… Les convives trouveraient presque l’expérience pittoresque. Mais lorsque le corps sans vie de l’un d’entre eux est retrouvé au petit matin, plus personne n’a le goût de rire. Car l’évidence s’impose vite : l’homme est mort empoisonné. Le crime parfait ?

Un fort regain d’intérêt pour le cosy mystery

Pas pour Georges Florimont, détective privé de son état, dont le hasard a voulu qu’il fasse partie des treize hôtes de l’Auberge de l’oie bleue. Entre ces murs de pierres battus par les flots nourris de la fin du monde, l’iconoclaste enquêteur entre en chasse. Avec au bout du chemin, une vérité au goût de sang.

Après le succès de ses premiers romans (lire en bas de cet article), Alexandre Léoty a décidé de sauter le pas pour s’affonter à une de ses passions, le cosy mystery… Ce genre littéraire, que l’on rattache souvent à la figure tutélaire d’Agatha Christie, connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, avec notamment les adaptations cinématographiques de Kenneth Branagh et la série de films A couteaux tirés.

Un enquêteur atypique et son fidèle compagnon

L’écrivain toulousain a ainsi imaginé un enquêteur particulièrement iconoclaste, Georges Florimont, qui mène ses investigations dans l’Occitanie des années 1960. Le détective non-voyant est accompagné de son fidèle assistant, par ailleurs narrateur du roman, Gérard Le Petit.

Alexandre Léoty coche vraiment toutes les cases d’un genre particulièrement codifié. Et c’est là tout le talent de l’auteur de savoir se glisser dans le costume sans que celui-ci devienne uniforme. par les lieux, l’ambiance, les personnages, l’écrivain toulousain déjoue tous les pièges et entraîne ses lecteurs dans ce plaisir intense de la résolution du crime.

Il ne manque pas non plus de clins d’oeil, avec notamment les têtes de chapitres qui font tous écho à des titres de chansons de Brassens… (le nom du héros serait-il une référence à l’impasse parisienne, au numéro 7, où Brassens vécut durant 22 ans ?)

“Florimont est un ancien policier ayant perdu la vue lors d’un accident, mais dont le flair est resté intact, explique Alexandre Léoty. Il est à la fois terriblement vieux jeu
et parfaitement excentrique.” Cet amateur de cigarillos, qui ne rechigne pas à pousser la chansonnette entre deux interrogatoires, n’a pas son pareil pour cuisiner les suspects.

“L’Occitanie continue de m’inspirer”

Le mystère de l’Oie bleue, dont l’action se déroule en huis clos dans une auberge gersoise en 1968, pourrait bien être le début d’une nouvelle série de polars vintages
intitulée “Le meurtre est dans le pré”.

“Avec ce nouveau roman, j’ai changé d’époque et de protagoniste, mais certainement pas de région ! confie l’écrivain. L’Occitanie continue de m’inspirer. Georges Florimont pourrait y vivre de nouvelles aventures dans les prochaines années…” Entre-temps, Alexandre Léoty ne manque pas de projets littéraires. “Je travaille sur des romans jeunesse, ainsi que sur un nouveau thriller”, glisse-t-il.

Philippe MOURET

Le mystère de L’Oie bleue – TDO Editions – Collection Noir Austral. 324 pages – 18€.

Du plaisir de tourner la page…

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