Centres-villes : Macron interpellé sur les “mouroirs”

Jeudi, vendredi et samedi, la gentillette association Les Jeunes Européens (1) avait fait de Perpignan sa capitale du moment. Celle qui l'est aussi des P.-O. était toute trouvée pour fêter dignement l'identité catalane, le fil rouge du jumelage entre la section des Jeunes Européens de Toulouse et celle de Barcelone avec une délégation réduite au minimum, huit personnes. Las... Photo : Dominique Quet Maxppp

Le député de l’Hérault LREM Patrick Vignal, via l’association nationale Centre-ville en Mouvement qu’il préside, propose au président de la République que la revitalisation du centre-ville soit labellisé Grande cause nationale en 2018. Il y a aussi d’autres propositions concrètes dans sa lettre à Emmanuel Macron et au premier Ministre.

Le député LREM (ex-PS) de l’Hérault Patrick Vignal est aussi président de Centre-ville en mouvement. L’association, qui rassemble depuis 2005 élus locaux, consulaires, chercheurs et représentants de corps d’Etat, a demandé au président de la République et au Premier ministre, par écrit, que la revitalisation des centres-villes soit déclarée Grande cause nationale en 2018. Et que l’Etat fasse respecter un moratoire d’au moins un an sur les extensions de surfaces commerciales. “Vous vous rendez-compte !, dit-il, Ode à la Mer, à Montpellier, ce sont 100 000 mètres carrés de surface commerciale ! s’offusque le député. En 2016, le volume de surfaces commerciales a encore augmenté de 22 %, dont 90% en périphérie. Vous connaissez le taux de locaux inoccupés à Montpellier ? 17,7% à Béziers ? 24 % ! C’est grave aussi à Perpignan, Agde, etc. Et beaucoup de villes moyennes sont des mouroirs après 19h”

Député LREM de l’Hérault Patrick Vignal est président de l’association Centre-ville en mouvement. Photo : DR.

Or, les Français sont attachés à leurs centres-villes. Fin juin, selon l’institut CSA,  neuf Français sur dix estiment que le renouveau du centre-ville doit faire partie des objectifs prioritaires de leurs élus, 73 % déclarent fréquenter de plus en plus uniquement les centres-ville et, enfin, 59% y sont attachés, jusqu’à 65% chez les jeunes.

Une agence pour les centres-villes

Parmi les autres mesures, l’association préconise un assouplissement des contraintes urbanistiques, notamment en coeur de ville où il peut y avoir des bâtiments classés et une “fiscalité allégée, type CICE ou zone franche dans l’ancien pour enrayer le déclin des centres-villes. “C’est aussi une façon de lutter contre les marchands de sommeil.” Parmi les autres propositions, le député Vignal explique que la Caisse des dépôts, notamment, réfléchit à l’idée de créer, d’ici la fin de l’année, une agence pour les centres-ville.

Patrick Vignal, qui avait invité le futur président de la République à pêcher l’anguille devant le ban et l’arrière-ban médiatique à Mauguio, ajoute : “J’ai demandé à Emmanuel Macron de me confier cette mission sur les centres-villes. Le but est aussi de laisser les terres agricoles où elles sont.” Macron pourra ainsi continuer à aller la pêche…

Olivier SCHLAMA