Dans l’Hérault comme dans les Pyrénées-Orientales, même constat du CRTL, de l’Insee ou des collectivités : ce fut un bel été porté par le retour de la clientèle étrangère et, aussi, une évolution notable : de plus en plus de visiteurs régionaux ou venant de régions voisines, comme à Sète. Le niveau de fréquentation approche celui, record, de 2019.

À Sète, comme sur le reste du littoral languedocien, où le soleil ne cesse de darder ses rayons de plus en plus tard dans le calendrier, le tourisme regonfle les voiles de l’économie régionale. “On note le retour  de la clientèle étrangère, notamment les Suisses, Allemands, Néerlandais, Anglais, Espagnols et Belges”, note François Commeinhes, maire de Sète et président de l’Agglopôle de Sète depuis la terrasse de l’office de tourisme de Sète noyé de lumière. “On note aussi une évolution notable : nous recevons de plus en plus de visiteurs à la journée, venant de la Région Occitanie, de l’arrière-pays et de Toulouse ou de Provence. Et la particularité, c’est qu’ils dépensent beaucoup plus que ceux qui restent quatre à cinq jours.”

L’agglo de Sète a reçu 9,6 millions de visiteurs

L’office du tourisme de cette intercommunalité (dont 250 000 personnes en ont poussé la porte cet été) a fait ses compte : de Marseillan à Mèze en passant par Balaruc-les-Bains ou Poussan, elle a reçu 9,6 millions de visiteurs au 1er septembre dernier. Ce qui se traduit en terme de dépenses estimées à quelque 740 M€ (706 M€ en 2021 et 784 M€ et 2019). Et encore  avec des difficultés de recrutement chroniques dans l’hôtellerie-restauration. “Tous les professionnels ont dû fermer leur restaurant au moins un jour par semaine cet été et, parfois, ils sont même obligés actuellement de fermer deux jours hebdomadaires…” De la même manière, la station thermale de Balaruc-les-Bains est de nouveau sur la bonne voie pour espérer renouer avec son niveau d’avant-crise et ses 50 000 clients par an.

“On se positionne moins en terme de quantité que de qualité. Nous allons mettre en place des indicateurs…”

Autant de touristes fait naître une réflexion. “Désormais, on se positionne moins en terme de quantité que de qualité. Nous allons mettre en place de nouveaux indicateurs pour apprécier cette qualité.” L’agglopôple de Sète veut se situer “moins dans une densité importante et que le service, comme l’accueil, soit à la hauteur”. Sans doute que la ville de Brassens fera toujours autant la part belle à la culture et aux festivals qui y foisonnent et qui ont apporté plus de 205 000 visiteurs cet été dont 54 000 rien que pour le Théâtre de la Mer.

P.-O. : hausse notable de la fréquentation

Pour le département des Pyrénées-Orientales, c’est sous le même soleil que baigne la côte catalane, Perpignan, Albères-Vallespir, Roussillon-Aspres-Conflent, Vallée de l’Agly-Fenouillèdes et les Pyrénées-Catalanes. Le bilan ? “Une bonne saison avec une hausse notable de la fréquentation par rapport à 2021 mais surtout à l’année de référence 2019, et ce, pour tout public confondu, à savoir marché français comme étranger.” On y a comptabilisé  14,5 millions de nuitées touristiques, soit une augmentation de 2 millions par rapport à 2021 pour la haute saison. S’agissant de la clientèle française, la fréquentation est même meilleure qu’en région Occitanie et en France puisque la clientèle française très majoritaire dans ce département n’est pas en baisse au mois de juillet.

Des habitants permanents qui résident sur le bord de mer et qui décident de passer un séjour en montagne ou vice et versa. Dans nos campagnes également…”

Une particularité dans le département le plus au Sud de l’Hexagone : le “tourisme infra-départemental” continue de croître. “Ce sont des habitants permanents qui résident sur le bord de mer et qui décident de passer un séjour en montagne ou vice et versa. Dans nos campagnes également…”, rappelle-t-on au conseil départemental. En termes de nuitées, ils représentent entre 23,5 % en juin et 13,5 % de nuitées supplémentaires, soit plus de 2,5 millions en plus des 14,5 millions des nuitées françaises en juillet-août.

Enfin, toujours dans les P.-O., et c’est une excellente nouvelle : quel soit le mois considéré, le retour des clientèles étrangères est remarquable, avec un pic de + 41% en août pour les excursionnistes (par rapport à 2019). Les Espagnols, très probablement en grande partie nos voisins Catalans du Sud notamment, ont repris le chemin de ce département !

Été exceptionnel dans la Région : + 11 % de nuitées

D’après la dernière note de conjoncture du CRTL Occitanie, l’été 2022 a été exceptionnel dans la Région avec + 11 % de nuitées par rapport à 2021 et +24 % par rapport à l’été 2019. Deux univers de destination ont particulièrement cartonné : la campagne (30% du total des nuitées) et surtout le littoral (35 % du total des nuitées en Occitanie cet été). Dans le détail, on note une hausse de 25 % de fréquentation sur le littoral par rapport à 2021 et un + 24% par rapport à 2019.

Et ceci grâce au retour en nombre des étrangers + 44% par rapport à 2021 et même +16% par rapport à 2019 et à la fidélisation voire à l’accroissement des clientèles françaises extra-régionales (+ 44% par rapport à 2021 et + 16% par rapport à 2019) ainsi qu’à une forte présence des clientèles locales qui ont de plus en plus tendance à rester dans leur propre région.

Retour remarqué des Britanniques

Enfin, toujours selon le CRTL, le top 5 des clientèles étrangères sur le littoral cet été a été, Néerlandais (1er) suivis des Allemands, Belges. Les 4e et 5e sont les anglais et les Espagnols. On note un “retour très marqué des britanniques avec + 198 % de fréquentation par rapport à 2021 et même + 3% par rapport à 2019. Toutes ces clientèles on retrouvé leur niveau de l’été 2019 (équivalent pour les allemands) ou l’ont dépassé (pour les 4 autres : entre +3% pour les britanniques et + 23 % pour les Espagnols)”.

Dans l’Hérault, le nombre de nuitées supérieur de 7 %

Ce qui fait résumer à François Hild, chef de projets conjoncture à l’Insee Occitanie : “Dans l’Hérault, la fréquentation touristique est très dynamique au deuxième trimestre 2022. Le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs touristiques est supérieur de 7 % à celui de la même période de 2019. Dans les campings, la fréquentation est en hausse de 9 % par rapport à l’avant-crise. La fréquentation dépasse aussi nettement son niveau d’avant-crise dans les hôtels et les autres hébergements collectifs touristiques du département.”

P.-O. : hausse supérieure de 1 % par rapport à 2019

Même réflexion pour les Pyrénées-Orientales, où “la fréquentation touristique est supérieure de 1 % à son niveau du deuxième trimestre 2019. La fréquentation des campings y est nettement supérieure à celle d’avant-crise, mais les nuitées restent inférieures à leur niveau du deuxième trimestre 2019 dans les hôtels et autres hébergements collectifs”, dit encore François Hild. Et : “Malgré une fréquentation touristique moins dynamique que dans l’Hérault, les Pyrénées-Orientales bénéficient d’une activité plus dynamique dans le secteur de la restauration. En juillet 2022, le volume de travail rémunéré est supérieur dans ce secteur de 17 % à son niveau de juillet 2019 contre + 13 % dans l’Hérault.”

Olivier SCHLAMA

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