Un homme a été interpellé le 22 juillet par une brigade spécialisée à Cers en possession d’un laser. Il a écopé d’un rappel à la loi. Face à la recrudescence de ce genre, les gendarmes rappellent que la pratique est “extrêmement dangereuse”.

La nuit était belle. “Lundi 4 juillet 2022 vers 22 h 30, lors d’une mission d’entraînement de deux heures sur l’aéroport de Béziers-Cap d’Agde le pilote d’un avion a été victime d’un acte de malveillance lors de tours de piste. L’aéronef d’aviation générale, un petit avion de tourisme, a été visé à plusieurs reprises par un laser”, explique-t-on à la brigade de gendarmerie des transports aériens de l’aéroport de Montpellier.

L’équipage identifie l’origine du faisceau

Encore en vol, l’équipage a pu identifier “très précisément” l’origine du faisceau lumineux, particulièrement gênant. Ce qui a conduit à l’interpellation d’un individu ce vendredi 22 juillet 2022, à Cers, dans l’Hérault. Ce dernier a expliqué “en avoir marre du bruit généré par les avions…” Les faisceaux laser sont particulièrement dangereux : le pilote en question s’est d’ailleurs trouvé dans l’incapacité de poursuivre ses exercices et a dû interrompre son approche et se mettre en attente en altitude.

L’auteur ne supportait plus le bruit

“Ni une ni deux, complète le lieutenant Laurent Peiffer qui commande la BGTA, cette brigade spécialisée, l’équipage, sans doute exaspéré par cette mise en danger délibérée  – un tel acte peut entraîner un crash – a alors tout mis en œuvre pour localiser très précisément l’origine de l’émission du faisceau lumineux et enregistrer des éléments de preuve du délit.” Une plainte est déposée. Et tous les éléments transmis ces éléments à la brigade de gendarmerie des transports aériens de Montpellier. L’enquête a été diligentée qui a rapidement permis d’identifier l’individu permettant son interpellation et saisir son matériel. Une réponse pénale a été donnée à cette affaire : un rappel à la loi a été ordonné à cet homme d’une cinquantaine d’années, habitant Cers.

Passible de six mois de prison et 7 500 € d’amende

“Face à la recrudescence de ce type d’événements à l’encontre des aéronefs commerciaux et d’aviation générale”, le commandant d’unité rappelle que “le commerce et la détention de lasers sont strictement réglementés”. Le fait de posséder ou d’utiliser un laser de classe supérieure à deux est passible de six mois d’emprisonnement, assortis d’une amende de 7 500 €.

Au-delà de ces sanctions pénales, l’aveuglement par laser des pilotes, qui intervient souvent lors des phases d’atterrissage, est une pratique extrêmement dangereuse. Les appareils, généralement des avions de ligne, sont ainsi mis en danger et forcés d’interrompre leur manœuvre. Au-delà du risque de crash, le laser menace aussi la santé des pilotes, puisque des lésions oculaires irréversibles peuvent être causées par l’exposition au faisceau rappelle l’officier de gendarmerie et “qu’en cas d’aveuglement complet des pilotes, le risque d’accident aérien est majeur”, précise le lieutenant Laurent Peiffer.

O.SC.