Belges : Une tempête à Bruxelles fait des vagues dans l’Aude

Tout n'est pas si paisible sur les bords du Canal du Midi. photo Ph.-M.

C’est une version de l’effet-papillon : Ce devait être la 5e édition du week-end belge à Trèbes (Aude) et l’occasion de commémorer la Fête Nationale de nos voisins, le 21 juillet. Finalement l’événement a été annulé à la suite d’une tempête assez malsaine en Belgique.

La raison de ce rétropédalage ? Un simple nom : Stéphane Pauwels. Si pour le public français celui-ci n’évoque qu’un obscur consultant d’émissions de football (W9, La Chaîne L’Equipe) à l’accent prononcé, il n’en va pas de même outre-Quiévrain où l’ancien présentateur télé-radio (notamment pour RTL) est une personnalité nettement plus en vue.

Une professionnelle reconnue et irréprochable

Tellement en vue, même, que le dénommé Stéphane Pauwels est au coeur d’un imbroglio judiciaire concernant une série d’au moins 26 agressions avec violence… Mais laissons passer la justice belge, qui n’est dans l’Aude qu’une toile de fond. M. Pauwels, donc,  devait venir bénévolement “faire le DJ” le dimanche 21 juillet, sur une péniche amarrée à proximité du restaurant Le Moulin, à Trèbes, tenu par un talentueux chef de nationalité belge, Pascal Ledroit.

Entre-temps, paraissait un article dans le news-magazine Le Vif / L’Express annonçant l’événement occitan, sous la plume de notre conseur Rosanne Mathot. Résidante en Occitanie, mais chroniqueuse de talent pour la presse belge, elle a donc rédigé un article évoquant l’événement audois et soulignant au passage la présence dudit Stéphane Pauwels…

Pauwels a été massacré par les journaux, en Belgique, estime l’organisateur de l’événement occitan, Jean-Charles Tolza. Il a le moral à zéro, il a perdu son emploi (NDLR: à RTL-TVI et Bel-RTL, notamment). La rumeur l’a tué. Je lui ai demandé si ça lui ferait plaisir de passer des disques à Trèbes. Il a dit oui“, soulignait notre consoeur dans son article, avant un bref rappel des faits. Un élément parmi d’autres, avant de citer le soutien du Bourgmestre de Bruxelles Philippe Close à l’événement, qui évoquait dans un courrier son amitié pour “Eric Menassi (NDLR, le maire de Trèbes) pour ses nombreuses actions qui procurent à Trèbes un dynamisle et un optimisme à la hauteur de ses ambitions.

Déferlement de haine sur les réseaux sociaux

Le sujet aurait pu en rester là, se concluant sur les moules-frites, stoemp, waterzooi et bières belges… Mais Stéphane Pauwels, sans doute irrité par le rappel de sa situation, s’est fendu d’un commentaire acerbe à l’égard de l’article et de son autrice… Suscitant un incroyable déchaînement de haine et de commentaires sexistes chez ses “supporters” sur les réseaux sociaux.

Comme cela arrive trop souvent, l’affaire s’est emballée sur le réseau social, des centaines de commentaires aussi violents que vulgaires s’accumulant à l’encontre d’une journaliste reconnue partout pour son professionalisme et son intégrité. Mais il est si facile de “tuer le messager” et d’ignorer la réalité. Même un autre consultant de La Chaîne L’Equipe s’en est mêlé. Gilles Favard prouvant à l’occasion que l’on peut être un fin connaisseur du football et ne rien comprendre au métier de journaliste, même si l’on en côtoie d’excellents (Vincent Duluc, Grégory Schneider, Didier Roustan, etc) sur le plateau de L’Equipe du Soir.

Capture d’écran

Quand les fauves sont lâchés sur les réseaux sociaux, la bêtise l’est aussi. Tout comme la vulgarité et naturellement l’un de ses pendants, le sexisme. Car au-delà des commentaires ignorants sur l’exercice d’une profession, c’est plus encore sur le fait qu’elle soit une femme que la journaliste a été attaquée et insultée de la pire des façons. Le fameux réseau social ne semblant pas tellement s’inquiéter des pires commentaires publiés sur ses pages. Quant à Stéphane Pauwels, il a assuré le service minimum avec un tout petit tweet “d’apaisement“.

Juste un petit air d’Angèle…

De cette soudaine et inattendue tempête bruxelloise, les vents mauvais sont venus souffler jusque sur les bords du Canal du Midi. Du coup, le chef Pascal Ledroit a préféré mettre un terme définitif au projet. Annulation donc de ce week-end belge, tout comme de la course cyclo-oenotouristique qui devait en être l’un des points forts, sous le parraiage du champion cycliste belge Fons de Wolf (notamment vainqueur de Milan-San Remo en 1981).

Fort heureusement, les messages de soutien à la journaliste sont ensuite venus rééquilibrer quelque peu les choses. mais comme trop souvent, la bêtise est ainsi venue gâcher la fête. La bêtise de cette horde de “haters” sortis des poubelles des réseaux sociaux pour déverser leur bile et dont Pablo Mira sait si bien relever les excès dans sa rubrique de l’émission Quotidien

Eh non, ce n’est pas la faute d’une journaliste qui a scrupuleusement rédigé son article, mais la responsabilité de ceux qui ont voulu la salir si la fête nationale belge ne sera pas joyeusement commémorée dans l’Aude le 21 juillet. Alors, à tous ceux-là, un petit message pour conclure, choisi dans le répertoire d’une autre citoyenne belge de talent : Elle s’appelle Angèle et se produira à Carcassonne le 19 juillet : “Ils parlent tous comme des animaux / De toutes les chattes ça parle mal / 2018 j’sais pas c’qui t’faut / Mais je suis plus qu’un animal (…) Donc laisse moi te chanter / D’aller te faire en – hmmmm…

Philippe MOURET