Après New York, Tokyo, les Celtes ! : “La Foire de Montpellier, c’est une madeleine de Proust !”

Tekmilé Kara est la directrice de la Foire internationale de Montpellier. Ph. DR.

Tekmilé Kara est la directrice de la Foire internationale de Montpellier qui a ouvert ce matin pour onze jours et qui est devenue un vrai phénomène après 73 années d’existence ! Plus de 100 000 personnes y sont attendues ! Interview.

Comment expliquez-vous la longévité de cette Foire ?

Elle s’appelait Foire de la vigne et du vin, à l’époque. Elle est entrée dans les traditions. C’est LE rendez-vous commercial habituel de l’année. Cela concerne toute la famille ; on y va chaque année, on y amène sa famille. J’espère que la longévité de la Foire va se poursuivre. Chaque année, malgré tout, nous cherchons à innover. A apporter des nouveautés à cet événement. Surtout qu’il y a internet maintenant.

Combien de personnes accueille la foire pendant ses onze jours d’ouverture ?

En fréquentation, en 2021, nous en étions à 95 000 personnes mais nous étions sous l’ère des restrictions et du pass sanitaire liés au covid. En 2019, nous avions accueilli 129 000 visiteurs. Pour cette année, nous attendons 110 000, entre les deux. Je vous avoue que dès l’ouverture ce vendredi matin, il y avait déjà pas mal de monde qui attendait pour cette première journée. Les voyants sont au vert. Et on est contents.

C’est un peu la madeleine de Proust ?

C’est ça : c’est la madeleine de Proust. Il y a une dizaine de Foires internationales en France avec Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg, Metz… Dans les grandes villes, on arrive à garder ce rendez-vous.

N’y a-t-il pas un décalage entre ce temple de la consommation et la sobriété vers laquelle nous allons ?

Au pavillon de Tokyo, en 2021. Ph. Olivier SCHLAMA

On se voit comme une place de marché. C’est un grand centre commercial éphémère sur onze jours avec 450 exposants ; on a quand même plusieurs univers : maison et jardins, shopping, gastronomie, nations du monde. Dans un seul et même endroit, les visiteurs peuvent acheter leur canapé, leur cuisine, refaire leur façade mais aussi des petits produits du quotidien, leur cosmétique…

Mais n’est-ce pas une incongruité…?

Non, on est dans notre temps. On évolue ; on est très éco-responsables. Il y a des commerçants et des visiteurs, cela prouve que l’on est de notre temps. On fera un bilan mais pour l’instant nous nous sentons dans notre époque.

À l’heure d’internet, de l’e-commerce, comme se situe la Foire de Montpellier ?

Pour nous, ce sont deux choses différentes. L’e-commerce permet d’acheter sur internet tout ce que l’on veut et puis un moment de partage. La Foire, c’est aussi un lieu de partage et d’animation. On a des nocturnes ; c’est une expérience que l’on ne peut pas vivre dans l’e-commerce.

Cette année, c’est l’univers des Celtes en fil rouge…?

Après New York et Tokyo, ces dernières années, oui, c’est l’univers des Celtes, Terre de légendes. On est à chaque fois sur des pays. Cette exposition de plus de 1 500 mètres carrés intéresse les enfants comme les adultes. Il y a plusieurs univers : des légendes des châteaux, la place des maléfices, la forêt des rêves…Il y a des personnages féériques, comme le chasseur de dragon mais aussi des personnages historiques comme le roi Arthur ; on découvre leur histoire jusqu’à la modernité avec la Celtic Street, avec des stores, pour arriver sur un pub pour déguster du whisky et de la Guiness !

Quelles évolutions voulez-vous donner à cette foire ?

Elle est internationale avec cette partie nations du monde et nos pavillons italien, canadien, marocain et tunisiens, etc. Mais c’est aussi une Foire locale. Et nous allons continuer à accentuer sa couleur locale. Notamment à travers de la place de l’artisanat ; nous travaillons d’ailleurs avec le CMA, la chambre des métiers de l’artisanat de l’Hérault. Cette année, ils ont triplé leur place à la Foire : une centaine d’artisans sont désormais avec nous sur ces 11 jours. Et quand on compte les artisans locaux, on s’aperçoit que plus de 60 % de nos exposants qui sont de chez nous. Et les artisans locaux vont prendre de plus en plus de place.

Nous avons aussi organisé des événements éphémères pour toucher vraiment tous les publics. Ce week-end, par exemple, c’est celui des loisirs créatifs ; sur trois jours pour les passionnés du do it yourself avec une quarantaine d’ateliers pour découvrir couture ; du scrapbooking (mise en valeurs de photos avec différentes techniques) ; comment fabriquer ses produits d’entretien ou ses cosmétiques.

Pour le second week end, nous aurons un campement médiéval – en écho à l’univers celte – où l’on pourra découvrir comment vivaient les chevaliers, et les peuples du Moyen-Âge.

Propos recueilli par Olivier SCHLAMA

  • Du 7 au 17 octobre, 10 heures – 19 heures. Parc des expositions de Montpellier, Pérols. Tram 3 : Parc des expos. Entrée : 5 € (web) et 7 € (sur place).
  • Tout le programme de la Foire ICI