Animad’Oc (4) : Le cheval de Camargue, né de l’écume de mer

Cheval issu du char de neptune, né de l'écume de mer, le cheval Camargue est indissociable de sa terre natale... photo XtianDuGard - Pixabay

Le cheval Camargue serait l’une des plus anciennes races du monde, même si son origine reste un mystère. Selon la légende, il serait né de l’écume de mer afin de sauver un homme poursuivi par un féroce taureau noir. Plus prosaïquement, ses origines remonteraient à l’Antiquité (peut-être même 15 000 ans avant notre ère), passant par les Phéniciens qui colonisèrent le Delta et par les haras de Jules César à Arelate (aujourd’hui Arles). Plus récemment, le film Crin-Blanc en a fait une star du cinéma…

Comme le souligne l’Association des éleveurs de chevaux de race Camargue : “Aussi lointaines, aussi méconnues soient les origines du cheval Camargue, le milieu que constitue sa terre d’élection accuse des caractères particulièrement marqués : sol, climat, pâture, ont forgé au cours des siècles, une race en laquelle se sont naturellement résorbés les traits d’autres races, incidemment croisées au fil des aléas de l’Histoire.”

Une association des éleveurs, née en 1964…

Les chevaux Camargue vivent en liberté dans la manade. Photo wallner-Pixabay

Depuis ses premiers galops antiques jusqu’au XIXe siècle, l’histoire du cheval Camargue est plutôt chaotique, et ce n’est qu’en 1837, sous Louis-Philippe, qu’une manade modèle fut créée par l’administration des haras, pour laquelle on sélectionna les plus beaux spécimens. Elle fut confiée à cette même administration qui désirait améliorer cette race Camargue.

Et c’est en 1964 que naquit l’Association des éleveurs de chevaux de race Camargue (AECRC), de la volonté de quelques éleveurs soucieux de la sauvegarde de la race de leurs chevaux et de la préservation du milieu spécifique qui est celui de son élevage.

Et dès 1967, précise l’AECRC“L’association entreprit le recensement détaillé des produits des élevages. Se précisera alors la définition d’une manade. Celle-ci s’entend comme un élevage extensif en liberté et plein air intégral, comprenant au moins quatre juments reproductrices, appelées à stationner à longueur d’année dans le berceau de race, et disposant au minimum d’un pâturage de 20 ha d’un seul tenant.Dès lors, seuls eurent droit à l’appellation Camargue les chevaux nés et élevés en manade.”

Une “reconnaissance officielle” de la race en 1978

Depuis 1974, l’association dispose du support logistique du Parc naturel régional de Camargue. Leur collaboration et l’action conjointe de l’administration des Haras nationaux “aboutirent à la promulgation de l’arrêté ministériel du 17 mars 1978 portant reconnaissance officielle de la race du cheval Camargue, classée aujourd’hui dans la catégorie des chevaux de sang…”

Standard de la race de cheval Camargue : http://www.parc-camargue.fr/getlibrarypublicfile.php/f9f29623b6bc3080be59ae14b3a0134e/parc-camargue/_/collection_library_fr/201100025/0001/standard.pdf   Lire aussi  https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2021/12/SIRE-R%C3%A8glement-stud-book-Camargue.pdf

Un compagnon exceptionnel, mais épris de liberté

Le compagnon incontournable du gardian… Photo jackmac34-Pixabay

Si le “petit cheval” de Camargue était autrefois seulement utilisé pour les activités agricoles et pastorales (notamment le foulage de la moisson) ses nombreuses qualités – maniabilité, robustesse, endurance, docilité, vivacité, agilité et courage – en ont fait le compagnon incontournable des gardians (*) pour la conduite et la maîtrise des troupeaux de taureaux.

Mais s’il est un compagnon exceptionnel, le Camargue est aussi épris de liberté ; Aussi vit-il traditionnellement en liberté dans les marais. Le Camargue, connu pour sa robustesse s’accommode parfaitement des excès du climat méditerranéen : vents violents, humidité, froid mordant en hiver, grande chaleur et insectes en été, d’où son surnom de “cheval fait de mistral, de sel et de courage.”

Philipe MOURET

(*) Le gardian est le gardien de la manade. Toujours à cheval il parcourt les grands espaces naturels, entre étangs et marais. Chaque année, le 1er mai, les gardians célèbrent Saint-Georges, le saint patron des cavaliers.

Crin-Blanc, au galop sur les écrans et dans les pages

Au sud de la France, là où le Rhône se jette dans la mer, il est un pays presque désertique appelé la Camargue, où vivent encore des troupeaux de chevaux sauvages. Crin-Blanc était le chef d’un de ces troupeaux. Mais un jour les hommes décidèrent de le capturer et, ce jour-là, l’histoire de Crin-Blanc parmi les hommes commença. Seul un petit garçon, lui aussi très sauvage, comme Folco pourra l’apprivoiser. Commence alors une très belle histoire d’amitié entre le cheval et le petit garçon…” C’est ainsi que L’école des Loisirs présente le livre d’Albert Lamorisse.

Ce dernier était par ailleurs le réalisateur du film Crin-Blanc sorti en 1953 (avec Alain Emery dans le rôle de Folco) qui obtint cette année là le prix Jean-Vigo et la Palme d’Or du court-métrage… Le film a été considéré en 2007 par Terrence Rafferty de The New York Times comme l’un des plus beaux films pour enfants de tous les temps

Découvrir la Camargue gardoisehttps://www.camarguegardoise.com/

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