Bâchage des piscines, baignoire sans bouchon, seaux à glace bannis… UMIH et préfecture ont signé une charte avec des mesures innovantes. “La réutilisation des eaux “grises” reste la plus intéressante”, souligne Brice Sannac, président, qui espère que hôteliers et restaurateurs s’y emploient en misant sur des aides spécifiques à l’État.

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, s’est rendu le 21 mars dans les Pyrénées-Orientales, département qui traverse une sécheresse intense depuis deux ans. Cette situation relance le débat sur le prolongement d’Aqua Domitia et la réalisation d’une étude de faisabilité a été votée par la région Occitanie. Elle sera en partie financée par l’Etat, a assuré Christophe Béchu.

La situation dans les P.-O., qui subit une sécheresse cumulée historique, est “préoccupante”, juge le BRGM. La collectivité imagine un lieu de confrontation d’idées avec des chercheurs, en lien avec des associations, dont Mare Nostrum. Et pourquoi ne pas aller jusqu’à aider financièrement des communes qui plantent des arbres et désimperméabilisent les sols comme le fait Elne, dont le maire, Nicolas Garcia, est aussi vice-président du département.

Pas moins de 419 projets – dont celui éminent de Montpellier – sont en cours dans l’Hexagone, surtout dans le Midi, sur le millier souhaités par Macron d’ici 2027 pour diminuer les prélèvements de 10 %. En forte hausse depuis la sécheresse de 2022. Selon une mission-flash de spécialistes, “coûteuse économiquement et au niveau environnemental”, la “réut” ne peut faire partie que d’un “bouquet” de solutions. Dont les piscines, au fort potentiel “mobilisable”.

On prélève chaque année, en Occitanie, 1,6 milliard de mètres cubes d’eau. “On a un déficit d’eau annuel de 200 millions de mètres cubes, dit Fabrice Verdier, président de BRL, le concessionnaire de la région Occitanie. Il n’y a pas de solution miracle. BRL en est une mais ce n’est pas LA solution.” Jean-François Blanchet, directeur général de BRL, insiste sur le fait que, certes, “Aqua Domitia est une arme antisécheresse”, mais qu’il est aussi “important d’avoir des champions régionaux qui sachent travailler ensemble”, notamment via le pôle Aqua-Valley et capables de faire émerger des solutions exemplaires.

Un arrêté préfectoral impose de nouvelles mesures de restriction dans les Pyrénées-Orientales placées en “crise sécheresse”, le plus haut niveau d’alerte (qui concerne également certaines zones du Gard), à compter du mercredi 10 mai et jusqu’à mardi 13 juin, Le préfet des P.-O., Rodrigue Furcy, a visité les équipements du Parc des Sports de Perpignan.

Vu le contexte d’urgence – de nouvelles mesures de crise sont attendues – une délégation d’élus a visité la plus grande usine de dessalement d’eau de mer d’Europe. À l’instar des maires de Elne et de Sainte-Marie-la-Mer, c’est l’une des solutions d’avenir mais avec des pré-requis : des études environnementales poussées et la création d’un organisme public de gestion de toutes les sources d’eau potables. Une réflexion pionnière en France.

Le Sud de la France, l'Espagne et le Portugal sont les terrains d'expérimentation de neuf organismes spécialisés, dont un cluster d'Occitanie, Aqua-Valley, réunis dans un projet commun : Aquifer Sudae, financé par l'Europe, visant à mettre au jour outils et pratiques innovants dans un contexte de sécheresse historique.

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Manif contre le débit réservé de la Têt, procession pseudo-religieuse à Perpignan… Et maintenant un plan d’urgence de l’Etat et du département pour des économies, des travaux pour limiter les fuites… On entrevoit des solutions d’avenir comme des retenues d’eau, la réutilisation des eaux usées voire la création d’une… forêt de 10 000 arbres ! Ailleurs, en Occitanie, où la situation commence à se crisper, la Région travaille à la création d’un grand réseau hydrique régional sur les 13 départements. Du côté du bassin Adour-Garonne, là aussi, un plan se met en place pour anticiper “sur un été qui risque d’être difficile…” a commenté le préfet de Région.

La Chambre Régionale d’Agriculture d’Occitanie (CRAO) qui tenait session à Toulouse, a organisé une table ronde sur le thème : “Agissons pour la mobilisation des ressources en eau.” A cette occasion, la CRAO a proposé la création d’une cellule opérationnelle pour l’étude et le suivi d’une liste de “projets hydrauliques structurants ou individuels.” Un sujet essentiel, non exempt de polémiques…

En cas d’inondation, on n’appelle plus les pompiers, on envoie un tweet ! Les réseaux sociaux sont, certes, le lieu de l’émotion, de la propagande la plus intense et des fake news les plus malignes mais aussi celui d’une cruciale information instantanée. Des chercheurs du CNRS à Toulouse et Paris ont mis au point un logiciel unique en France qui pourrait voir le jour d’ici 2026. Une aide à la décision pour une intervention plus rapide en cas de crise. Mais, par manque de moyens et de volonté, le risque est réel d’une possible récupération par les banques et les assurances…

[Mis à jour le 11 mars 2023] Dans la petite commune de Murat-sur-Vèbre, les habitants refusent un nouveau captage qui relierait sur 20 km l’usine d’embouteillage de l’eau de la Salvetat. “Gardons cette eau pour l’avenir…!”, défend un membre du collectif de l’eau du Montalet. Le maire propose une consultation citoyenne. Le géant Danone réagit : “Dans un contexte de sécheresse, nous sommes parfaitement conscients que ce projet puisse susciter des interrogations (…) Il s’agit “d’un projet à long terme sachant qu’il n’y a pas de problème de renouvellement de la ressource à la Salvetat…” Début mars 2023, le collectif apprend que Danone jette l’éponge !

Parmi les solutions, il y a celle, “encore reçue frileusement”, consistant à pomper de l’eau dans les cours d’eau quand leur niveau est haut en hiver pour la réinjecter dans les réserves souterraines en prévision de l’été. C’est la proposition du BRGM qui a cartographié les sites potentiels, dont l’un près de Béziers et un autre à Toulouse. Et pourquoi pas, à Montpellier, réutiliser des eaux usées traitées pour l’irrigation !

La France brûle sous une chaleur accablante. Et la sécheresse gagne du terrain. Avec le Groupe BRL, la Région Occitanie dispose d’un bras armé dont la mission est justement de répondre à cette situation de stress hydrique. Son président, Fabrice Verdier, et son DG, Jean-François Blanchet, expliquent comment, avec force anticipation, l’apport de l’eau du Rhône soulage les nappes d’eau et met de plus en plus de productions agricoles à l’abri. Pour aller plus loin, d’ici un mois, la région Occitanie se dotera d’un schéma de gestion de l’eau.

Aridité, canicule, des habitants qui souffrent, une viticulture assoiffée… Les étés se suivent et se ressemblent de façon récurrente en Occitanie. Dans ce contexte, la société gardoise BRL, présidée par Damien Alary, qui gère le réseau hydraulique régional, s’impose comme un acteur incontournable dans la mise en place de solutions pour moins et mieux consommer la ressource.Son DG, Jean-François Blanchet, livre sa vision dans un entretien à Dis-Leur.