Reconversion : Du contrôle de gestion au domaine viticole

Dans les vignes héraultaises de Faugères, s’est établie Chloé Barthet et son compagnon. L’ex-contrôleuse de gestion et l’ex-directeur financier à Paris exploitent le domaine Les Serrals, avec succès. Reconversion réussie en néo-vignerons pour un couple qui a su bâtir son projet et le faire mûrir.

Le domaine Les Serrals, ce sont à peine cinq hectares en Faugères (Hérault). En bio. “On n’aurait pas pu faire autrement. Ça nous correspond bien.” Malgré des prévisions de récolte déprimantes en Occitanie en ce mois d’août 2017 – de qualité mais historiquement faible et très précoce avec 11,4 millions d’hectolitres -, la récurrente crise de la viticulture, avec son conjoint, Fred Almazor, Chloé Barthet a des “convictions” chevillées au cep de vigne.

“On vit notre rêve”

Chloë Barthet, Domaine les Serrals. Faugères (Hérault. Photo : DR.

Et là, Chloë a décidé de s’armer pour réussir : brevet d’exploitation agricole en poche, elle se forme en viticulture chez trois vignerons, notamment à Valabre (Bouches-du-Rhône). Puis, “on cherchait un domaine. On a eu un coup de coeur pour Faugères, sur du schiste. En altitude. On fait beaucoup de travail à la main ; on travaille le sol. Nous en sommes à notre second millésime à venir. Ça se passe très bien. Les ventes ont bien débuté, en mai dernier. Et on est en circuits courts…”

Le domaine Les Serrals. Photo : DR.

Avec un conseil à tous ceux désireux comme eux de changer radicalement de vie professionnelle : faire comme eux, bien mûrir son projet à deux pour faire “un produit noble”. Et savoir où l’on plante ses pieds : “Beaucoup de gens veulent désormais s’accomplir dans leur boulot et tentent une reconversion. Il y a beaucoup d’investissement personnel. Les premières années, c’est du sept jour sur sept. L’installation c’est magique. En plus grâce à notre formation d’origine, on sait ce qu’est une entreprise, mais on a beaucoup de poids sur les épaules.”

Quant à savoir si sa toute jeune progéniture voudra ou non prendre un jour sa succession, elle est lucide : “Même si le vin est à la mode, tous les enfants de vignerons ne veulent pas devenir vigneron. On vit notre rêve. C’était notre projet. Ce ne sera pas forcément le sien…”

O.SC.