“Le TER ? Un cauchemar”

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Habituée de la ligne Nîmes-Carcassonne, l’avocate Michèle Tisseyre prépare une pétition.

Une seule ligne SNCF sur-fréquentée de Lunel à Sète (Hérault), deux métropoles, Montpellier et Toulouse, mal desservies, et bien sûr des trains du quotidien qui souffrent. Et des usagers qui soufflent. Au moindre incident, c’est blocage général.

Avocate, ex-bâtonnier du barreau de Montpellier, Michèle Tisseyre, membre du Conseil national des barreaux, parcourt quotidiennement la région à bord des TER, ces fameux trains du quotidien.

Retards, annulations, manque d’information… Par sa voix, des milliers de voyageurs s’expriment. « Béziers, Montpellier, Narbonne, Carcassonne…ça confine au cauchemar ! », juge-t-elle. Elle parle « d’imprévisibilité horaire de nombreux trajets ». « On ne sait jamais si l’on va ou pas arriver à l’heure… C’est ainsi que j’ai raté la rentrée solennelle de la Cour d’appel. Quand je me suis plainte, on m’a dit de partir la veille de Carcassonne ! »

Et encore, elle ne parle pas des « ralentissements réguliers à cause du mauvais entretien des voies, notamment avant Béziers, Agde ou Narbonne et des rames blindées aux heures de pointe ».

L’avocate relaie aussi ce que les grandes associations nationales de voyageurs dénoncent depuis longtemps : « Il y a de moins en moins de trains directs avec les villes petites ou moyennes. Entre Montpellier, Carcassonne et Toulouse, il y a de moins en moins de rotations et même de suppressions régulières de trains. Quant aux correspondances, il faut courir pour les avoir ! On n’est pas considérés » dit celle qui a activé une page Facebook où elle narre, non sans humour, ses mésaventures ferroviaires. Par dizaines.

« Moi, j’ai une profession libérale, ça va je m’en sors cahin caha. Mais, je pense à tous ces gamins, lycéens, enseignants, salariés… ça doit poser d’énormes problèmes. » Elle prépare une pétition. Ou créer une association. Ou les deux. Il faudra bien cela.

2016 est une année noire pour la SNCF. En moyenne, 9,22 % des trains régionaux sont arrivés avec au moins 5 minutes de retard, selon les statistiques de la SNCF sur son open data. En Occitanie, le 11,1 % et 12,6 % des trains sont arrivés en retard en Midi-Pyrénées toujours en 2016.

Contactée, la SNCF était injoignable hier.

OLIVIER SCHLAMA