Foule attendue cet été en Occitanie

Depuis quelques jours, le soleil darde des rayons sur les têtes des premiers vacanciers ; les professionnels n’expriment, eux, aucun courroux naissant… Et pour cause : entre Ascension et Pentecôte, il était attendu plus d’un million d’estivants supplémentaires par rapport à 2016 ! Le cabinet spécialisé Protourisme est allé plus loin et a ausculté les réservations estivales, elles aussi en hausse. On attend la foule, y compris en Occitanie, région préférée des futurs vacanciers de l’été.

Les trois-quarts des vacanciers projettent un séjour cet été  dans l’Hexagone (22 millions environ) et parmi les destinations préférées figure bien sûr le littoral en général, et les destinations rurales prisées par les partants en hébergements non marchands (en famille). L’Occitanie arrive en tête des régions préférées, devant la Nouvelle Aquitaine et Provence-Alpes Côte d’Azur (voir infographie ci-dessous).

Parmi les professionnels, ceux qui possèdent des hébergements marchands profiteront de l’embellie annoncée, avec 500 000 vacanciers supplémentaires par rapport à 2017 séjournant dans un établissement payant en France, même si la durée moyenne des séjours est en recul cette année, de même que le budget des séjours payants : 1 576 € cet été, contre 1 619 € en 2016.

Parmi les hébergements marchands, les campings tirent leur épingle du jeu, en attirant plus d’un quart des partants en séjour marchand ; si les départs en location se maintiennent, ce sont essentiellement les hébergements loués de particulier à particulier qui progressent, avec 37% des parts du marché du locatif. Comme Airbnb. 

Au total, confie Didier Arino, le directeur de Protourisme, 42,2 millions de personnes envisagent de partir cette année en vacances (4 nuits et plus) et en courts-séjours (1 à 3 nuits), soit 2,2 millions de partants supplémentaires en un an : cela représente 63% des 67 millions de Français  et +1,6 million de plus que les prévisions 2016. A contrario, 25 millions de Français, eux, ne partiront pas. Un chiffre relativement important bien que stable année après année. Ces 42 millions de vacanciers plébiscitent l’Hexagone, notamment à cause de ceux qui, partis à l’étranger en 2016, y avaient beaucoup dépensé. Parmi ceux-ci, ils seront 21,9 millions à partir dans les frontières de l’Hexagone et 7,3 millions à choisir un autre pays.

Beaucoup choisiront en effet l’Occitanie comme lieu de vacance, confirme Didier Arino. A noter que le Pays Cathare et l’Aude seront parmi les plus importants bénéficiaires.

L’année 2017 confirme la tendance cyclique observée depuis 2013, alternant des années “dynamiques” pour le secteur du tourisme : 2013, 2015, 2017, où 62% à 63% des Français ont l’intention de partir au moins une fois dans l’année, et des années “médiocres” : 2014, 2016, avec à peine 60 % de partants. Ces années médiocres se caractérisent par une forte représentation des CSP+, des ménages urbains, aisés, multipartants, avec des taux de départ en hébergement à l’étranger et/ou en hébergement marchand plus importants. A l’inverse, les années “dynamiques” montrent un élargissement de l’assise des partants : plus de familles et de seniors, des ménages plus modestes, qui privilégient des séjours plus courts, de proximité, en hébergement gratuit ou peu onéreux. Ce qui sera donc le cas cet été 2017.

Les tendances clés : l’année 2017 en un coup d’oeil

Le mois d’août s’annonce dynamique, concentrant 73 % des départs et 20 millions de vacanciers. Le budget annuel pour les vacances s’élève à 2 156 € par foyer : malgré une baisse de l’ordre de 100 € par rapport à 2016, il se maintient dans la moyenne haute des dernières années. “Contraints aux arbitrages budgétaires, les Français choisissent de maintenir au moins un séjour de vacances (plus de 4 jours), principalement en été, quitte à diminuer la durée de leur séjour, et de multiplier les courts séjours le reste de l’année, particulièrement au printemps.” Et puis la baisse relative des budgets vacances année s’explique par le fait que de plus en plus de vacanciers préfèrent l’échange de maisons ou la location entre particuliers (voir par ailleurs l’article Plus d’un touriste sur dix loue via une plate-forme). Cet été, ils partiront en moyenne 12 jours et dépenseront 108 euros par jour. Soit un budget de 1301 euros (1346 euros en 2016 et 1273 euros en 2015).

Didier Arino. Photo : DR.

Didier Arino a analysé que, pour 2017, “Les villes sont de plus en plus attractives et concurrencent le littoral.” Un effet de mode grâce aux activités et festivals organisés dans les grandes agglomérations notamment. Dans ce cadre-là Toulouse a un potentiel de développement important. “L’espace urbain a bénéficié, précise l’étude, d’une bonne tenue des clientèles françaises avec une forte croissance pour Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille et Toulouse qui contraste avec la chute de la Région Parisienne (-10% pour les nuitées d’agrément). Les partants étaient majoritairement des catégories socio-profesionnelles supérieures, des urbains, à fort pouvoir d’achat, qui ont pu préserver leur budget vacances (2 253€ par foyer à l’année).

Grèves, blocages, manifs au printemps, recul de la clientèle étrangère fuyant l’ambiance des attentats…Pour rappel, 2016 s’était révélée une année médiocre pour le tourisme français, avec une baisse de la fréquentation des Français comme des étrangers. Cela s’était traduit par une baisse de 2,5 % des nuitées marchandes et une perte de trois milliards d’euros de chiffres d’affaires pour les professionnels du secteur. La baisse avait été très marquée au printemps et au début de l’été, sur le littoral notamment : – 5% en Bretagne, -4% en Méditerranée. Les courts séjours de la fin de l’été et du début de l’automne ont assuré une belle fréquentation en arrière-saison, mais n’avaient pas permis de compenser les mauvaises performances du début d’année.

Olivier SCHLAMA

L’Occitanie est la première région de séjour de la clientèle française, avec 154 millions de nuitées (source SDT Sofrès). Par ailleurs, l’ensemble de nos treize départements enregistrent pas moins de 58 millions de nuitées de la clientèle étrangère et se situe à la quatrième place des régions françaises (source DGE, enquête EVE, Banque de France).